mercredi 30 avril 2008

Bonne nouvelle : le FMI licencie

Je suis de ceux qui ne croient nullement à l’utilité de ces instruments de nuisance économique que sont le FMI et la Banque Mondiale.

Parceque la nature humaine est faite essentiellement d’incertitudes, il arrive des moments où les choses ne se passent plus comme prévu.

On assiste depuis un certain temps à une bascule des équilibres du monde, des rapports de force.

La machine mise en place pour assurer la main mise de certaines puissances sur les plus pauvres semble être dépassée par les évènements. Ca n’est pas pour nous déplaire.

L’on annonce un plan de licenciement de 591 agents sur les 2900 que compte le FMI. C’est un signe des temps, des difficultés à venir pour cette organisation.

C’est le genre d’information dont on rêvait sans trop y croire, de celles qui vous donne l’envie pour le fun de claquer 5 bouteilles de champagne "veuve clicquot", question de s’assurer que le plaisir n’est pas feint et que ça se sache et se partage. Vivement le week-end.

Ca est probablement l’une des plus belles choses qu’il me soit donnée de vivre en cet an de grâce 2008.

Pourvu que ça se poursuive. Vivement que la Banque Mondiale nous fournisse elle aussi en motifs de satisfaction en mettant si possible la clé sous le paillasson. Il m’en faudra dans ce cas de figure une bonne dizaine d’année de fiesta pour me remettre des bonnes émotions ressenties.

Nous n’y sommes pas. Ne boudons pas ce plaisir que nous offre le FMI.

Chin, Chin… A la santé.

jeudi 24 avril 2008

Elections Ivoiriennes : Pourquoi Gbagbo perdra

Le président Gbagbo, à l’allure les choses se présentent en Côte d’Ivoire perdra la présidence de la république lors des prochaines consultations, et ce grâce au savoir faire de ces nouveaux manitous, faiseurs électroniques de Présidents tropicaux qu’est Sagem Securities.

Il manque malheureusement suffisamment de compétences en Afrique pour avoir une idée des subtilités, procédures, protocoles, failles sécuritaires que peuvent recéler les systèmes de collecte et de traitement de l’information.

Il semble acquis que dans ce domaine, l’Afrique accuse un certain retard.

Dans l’imaginaire de beaucoup de nos frères, informatique rime avec gage de sérieux, de confiance.

Ceux qui en occident sont payés pour traiter l’Afrique au corps ont travaillé à incruster dans l’inconscient collectif que le vote électronique était le seul gage du sérieux d’une élection.

La propagande sournoise a donné à persuader plus d’un que la petite société Française Sagem Securities était la seule à même de mener l’opération comme il se doit, qu’elle était la seule à même de monter ce miniscule logiciel basique de décompte des votes citoyens.

On a eu le FMI et la Banque Mondiale comme messie du développement, on nous fourgue ces jours dans un silence généralisé la Sagem securities et son arsenal de pirate des tropiques comme étant la principale garantie de ce que chaque vote comptera et sera correctement comptabilisé.

L’une des plus grosses erreurs (l’avenir nous en précisera) du président Gbagbo c’est d’avoir feint de croire que la Sagem ne s’aviserait pas à faire en Côte d’Ivoire ce qu’elle réussit ailleurs : du mauvais boulot.

Vu la foutaise, le très coûteux, calamiteux et historique gâchis qu’ont opéré ces prébendiers du vote citoyen en RDC, vu l’expertise qu’ils ont dans le maniement des instruments qui sont les leurs, vu le contexte ivoirien et international à venir, à moins d’un miracle, il semble acquis qu’à défaut de perdre les élections d’une très courte marge, la Côte d’Ivoire, pour avoir confié l’intelligence opérationnelle à la Sagem, n’en aura pas fini avec l’instabilité post scrutin. Gbagbo apparaissant cette fois non comme celui qui défend la légalité, mais comme le ploutocrate qui refuse de reconnaître sa très légère défaite suite à des élections reconnues par la foireuse « communauté internationale » comme étant l’une des plus justes, équitables, disputées et serrées qu’on ait connue en Afrique.

La donne en France a changé. La rupture Françafricaine annoncée en trompe l’œil a fait pschitt. Les pions se repositionnent en Afrique, et particulièrement en Côte d’Ivoire, doucement, mais sûrement. Ca ne sera pas demain la veille, la Côte d’Ivoire en aura fini avec les ennuis.

A rusée, rusée et demie. La refondation, soit on la fait, soit on ne la fait pas.

Vivement que ceci ne soit que pure fiction, qu’à force de faire face aux subterfuges récurrentes de ceux qui se sont jurés d’avoir sa peau, que Gbagbo comprennent une fois pour toute que la pieuvre qu’il combat est plus dangereuse qu’il ne se l’imagine, qu’il est illusoire d’espérer qu’elle lui offrira la rédemption sans avoir livré une bataille à mort jusqu’au dernier soupir.

Le match françafricain en Côte d’Ivoire n’en n’est qu’à ses débuts. On risque d’en avoir pour encore au moins 5 ans.

vendredi 18 avril 2008

Crise alimentaire : FMI / Banque Mondiale, mission accomplie

Les politiques menées dans les pays du tiers monde ont été pensées, dictées, imposées et pilotées par le FMI et son pendant, la Banque Mondiale.

Il a été question pour l’essentiel de faire croire aux gouvernants africains qu’il n’y avait d’issue pour eux qu’en offrant les perles de leur frêle économie naissante aux capitaux rapaces avides de positions monopolistiques. On les a encouragé à n’investir le peu de recettes fiscales que sur la facilitation de la production et l’écoulement des produits de rente (café, cacao, banane, coton…), elles-mêmes entre les mains de multinationales recommandées.

Sous la sage inspiration des fossoyeurs des économies Africaines que sont le FMI et la Banque Mondiale, des politiques de de-structuration, de décapitation de ce qui fait le socle de l’âme et des valeurs africaines ont été menées avec hélas un certain succès.

On a encouragé nos paysans, nos jeunes frères et sœurs des campagnes à se détourner des cultures vivrières pour mettre à vil prix leurs bras et leurs valeurs au service de multinationales voyous.

Il a été conseillé à nos chefs d’Etat - pour la plupart de parfaits médiocres à qui on a cultivé le désamour des siens - de faire fi des préoccupations exotiques que sont la santé, l’éducation, la culture pour ne se focaliser qu’à ce qui rentre dans leur poche et suffit à assurer la paix armée, quid des générations à venir.

On a fait croire aux nôtres que les devises glanées de la vente des produits de rente - prix fixés par l'acheteur - suffiraient le moment venu à rectifier le tir, à redonner les moyens aux dirigeants d'investir sur du long terme, sur la jeunesse et l’homme africain.

Le FMI et la Banque Mondiale - qu’on se le dise une fois pour toute - n’ont pas pour vocation de contribuer au développement des pays Africains. Ca est une évidence plus forte que celle qui fait que 1+1=2.

Le FMI et la Banque Mondiale sont passés, l’Afrique comme prévue trépasse, le désastre par eux conceptualisé commence à porter ses fruits.

On leur a assigné une feuille de route, ruiner ce continent souffre-douleur. Au vu de ce qui se passe et de ce qui nous est réservé, on se doit d’admettre que ces messieurs et dames des institutions financières mondiales ont fait du bon boulot.

Par ces temps de pouvoir d’achat moribond, en voilà des "bosseurs" qui n’auront pas du mal à se faire augmenter pour avoir su semer le drame et la désolation parmi les plus pauvres.

L’espoir est nègre, je n’ai pas le moindre doute, que le message d’alarme sera compris, qu’ils sont ce jour nombreux ceux qui comme moi pensent que c’est dans ces moments délicats que face au mur, tout ce qui semblait flou s’éclaircit, que le courage, la rage s’emparent de vos dernières poches de résistance et vous convainc de la nécessité d'accompagner la prise de conscience des menaces et des risques vitaux qui pèsent sur les nôtres des actes forts, refléchis, transcendants.

vendredi 11 avril 2008

Françafrique : Retour vers le futur

Je suis de ceux qui connaissant la profondeur de l’âme de l’excité de l’Elysée sait qu’il est des personnes – peu nombreuses - à qui on ne doit faire confiance.

La parole de Sarkozy pèse pour ce qu’elle est : du vent, rien que du vent.

Après l’historique calamiteux discours de Dakar, et le supposé rattrapage trompeur de Johannesburg, les derniers naïfs à croire à la parole Sarkozienne ont tôt fait de penser que l’homme de la rupture avait refait corps avec l’esprit et la lettre de son slogan fondateur de campagne. Le Sarkozy nouveau a-t-on claironné était de retour.

Le limogeage sur ordre du modéré JMB (Jean Marie Bockel), la promotion au poste d’un parfait inconnu (Alain Joyandet) aux airs de croupier rondouillard reconverti en politique, n’ayant pour seule ambition que de s’incliner devant la parole présidentielle et de se la jouer tranquille, sont des signes définitivement évidents que la France Afrique est de retour.

La visite d’excuse du tout nouveau patron de la coopération au Président Gabonais qui se vante d’avoir fait tomber Bockel en est la bonne illustration.

Sarkozy c’est connu n’a pas l’étoffe du métier. Il n’a aucune sympathie - c’est clair -pour l’Afrique. Il est des rares personnes pour qui les mots doivent être pris pour ce qu’ils sont : du vent et du son.

Ceux qui se sont précipités à lui accorder du crédit en ont eu pour leur naïveté.

Mon opinion sur l’homme je l’ai dit dans un précédent post est faite, elle est juste et définitive quoiqu’il fasse et dise. Il est ce qu’il est, il ne changera pas : Un sacré menteur.

C’est pas tous les jours qu’on en trouve à la tête des Etats.

Faudra faire avec et croiser les doigts.

Sait-on jamais.

lundi 7 avril 2008

Mondialisation : Les nouveaux refoulés

Il est question ces derniers jours de la fermeture du site de Gandrange : près de 600 ouvriers sur le carreau.

La compétitivité et les besoins de délocalisation étant passés par là.

On savait les nouveaux barons du capitalisme transfrontalier sans foi ni loi. On n’était loin de penser que dans la tête de ces humains devenus riches par leur disposition à se faire un max de sous dans le dos de naïfs consommateurs, on ne les savait pas capable de ce saut de l’indécence qui consiste de nos jours à proposer à leurs concitoyens de vider les lieux, de s’expatrier dans des contrées moins avancées et ce à des conditions financières légèrement inférieures au contexte local.

La délocalisation d’entreprise s’accompagne aujourd’hui d’offres de déracinement.

Se voir proposer d’aller avec femmes et enfants trouver sa pitance à 6000 km de chez soi avec un revenu calqué sur ce qui se fait en local est un des signes des temps qui changent. Il y’a encore peu, la tendance en occident était d’expatrier sous les tropiques des recalés au brevet à qui leur était offert des fonctions d’encadrement au plus haut niveau et ce à des conditions financières exceptionnelles.

La mondialisation des capitaux s’accommode mal du patriotisme citoyen. Ce qui compte pour ceux qui entreprennent c’est ce qu’on gagne, quid des hommes, des cultures, des sentiments.

La compétitivité ouvrière se trouvant du côté du Sud, l’Europe va avoir de plus en plus de difficulté à caser ses dizaines de millions de concitoyens impactés par la compétitivité et la mondialisation des opportunités.

Cette mauvaise donne s’ajoutant à une panoplie d’autres (matières premières, pétrole, croissance, démographie, bouleversement climatique…) dans un monde lancé comme une fusée, beaucoup d’analystes ont l’esprit en alerte à l’effet de ne rien louper de ces montages que les stratèges d’occident mettront en musique afin que l’avenir des leurs refoulés du fait de la mondialisation ne soit pas triste, que là où ils sont appelés à s’expatrier que des conditions soient suscitées de telle sorte que la maîtrise du pouvoir et des richesses locales ne leur échappent.

mardi 1 avril 2008

Francophonie, Combien de divisions

On assiste à une bascule des équilibres du monde : Croissance molle sinon nulle en Occident, montée en puissance de la Chine, envolée des prix des produits agricoles et des matières premières, animation climatique, délocalisation, déficit démograhique, perte de compétitivité.

Les stratèges en sont à repenser des scénarios de survie dans ce monde en mouvement incontrôlé.

Des choses qui paraissaient inconcevables il y’a peu se banalisent jour après jour : Opa de l’indien Mittal sur Arcelor, rachat de Rover et Jaguar par l’indien Tata, délocalisation en masse, irruption des fonds souverains dans l’animation des marchés. Nul ne sait quel visage aura le monde dans les 3-4 années à venir.

Ceux qui ont grandi sous l’emprise d’une culture francophone, en héritant les gènes et le chauvinisme, se sont fourvoyés en pensant avoir en patrimoine la deuxième plus belle langue au monde juste après l’Anglais, cette prouesse dans l’inconscient de beaucoup rimant avec deuxième puissance mondiale dans tous les domaines, qu’il s’agisse de l’économie, du culturel ou du militaire.

Beaucoup d’essayistes ont produit de la littérature sur le déclin quasi assuré du modèle Français. Au vu des grands enjeux du monde, des bouleversements attendus, de la démographie, des fondamentaux, du liant social, la France dans ce troisième millénaire résiste moins bien que les autres, elle est à mille lieues de ce qu’elle fût il y’a 50-60 ans. Cette dégringolade étant appelé à s’amplifier au fil du temps.

Le modèle Anglo-saxon est porté par un grand nombre de pays tous aussi impressionnants de singularité, d’audace, d’originalité les uns les autres : Usa, Angleterre, Australie, Afrique du Sud, Kenya, Irlande….

Le Japon à lui seul est une exception positive. La capacité qu’ils ont à produire de la richesse sur un bout de caillou ingrat est impressionnante. La France serait peuplée de Japonais, qu’elle serait de loin et pour au moins un millénaire assurée d’être la première puissance du monde.

Le bloc espagnol porté par des pays d’Amérique latine et l’Espagne fait montre de dynamisme, d’audace.

La Chine, la Russie sont aujourd’hui des puissances qui inspirent du respect du fait qu’à elles seules elles puissent s’en sortir sans avoir à devoir à s’arrimer à un groupe de puissances moyennes (Union Européenne) pour donner de la voix et se faire entendre.

Que la Wallonie Belge, le Québec Canadien, 2 enclaves à problème, soient les plus gros contributeurs de l’espace francophone après la France est l’un des signes patents de ce qu’il faille pour beaucoup prendre conscience de l’urgence à revenir à la réalité : nous abstraire de la factice illusion de puissance de l’espace francophone.

Les Flamands n’en veulent plus de ces belges de Wallons, porteurs des germes irréductibles de "l’assistanat, de la paresse, de la stupidité" (dixit).

Les dynamiques anglophones Canadiens - si n’eût été pour des raisons humanitaires - auraient volontiers concédé à cette insolente et passive région francophone qu’est le Québec, cette indépendance dans la pauvreté qu’elle réclame, inconsciente de la multitude de ses lacunes dont l’une plus cocasses est de ne pouvoir se faire comprendre dans cette langue de Molière qui structure leur volonté d’indépendance.

Le monde est en ébullition, le hasard a voulu que beaucoup héritions de la culture francophone. A défaut d’avoir à la renier parce que source de moquerie et porteur d’un soupçon d’incomplétude, prenons conscience de notre très faible positionnement, sachons faire les choix qui ne nous éloignent pas de la marche du temps, ouvrons-nous grandement à ce qui se fait dans d’autres espaces, faisons le saut du multiculturalisme, passons outre la barrière virtuelle de la langue, allons au contact des autres us et coutumes, osons déchirer ce voile de la stupidité qui nous maintient dans l’ignorance tranquille, nous empêche d’embrasser ces inconnus dont nous en aurons grandement besoin demain. Question de survie.