dimanche 31 août 2008

Colonisation : Berlusconi fait amende honorable

5 milliards de dollars, c'est la rondelette somme que va verser la petite Italie à la Libye en guise de dédommagements pour ce que ce pays a eu à subir durant la coloniale.

Berlusconi n'a pas fait que sortir le chéquier, il a usé des mots et n'a laissé nullement plané le moindre doute sur sa volonté de reconnaître les torts, d'exprimer des regrets et demander pardon pour la barbarie qu’a été la période coloniale.

C'est à son honneur pour cet homme qui côtoie la droite dure de son pays de revisiter le passé et savoir faire amende honorable.

La tradition pour les fils, petits fils, arrières petits fils de colons étant de ne rien accepter, de refuser toute repentance, de considérer le passé comme passé, de faire comme si rien n'avait été.

Ca est probablement la première fois qu'un Etat Africain arrive à de tels arrangements avec l'ancien colonisateur.

La tendance devrait être celle-là. Berlusconi pour une fois a eu la bonne inspiration d’affronter le passé trouble de son pays. Kadhafi l'a rendu incontournable, le moins que l'on puisse ajouter est que ça serve de leçon à d'autres Etats africains (pratiquement tous) ayant enduré les mêmes atrocités.

A qui le tour ?

jeudi 21 août 2008

Compétence Universelle : Le Rwanda dans la mêlée

Suis pas un spécialiste du droit. On s'imagine néanmoins que le bon sens est l'une des qualités qui devrait guider ceux des humains en charge de rédiger des textes de lois.

La mode il y'a 5 ou 7 ans a été lancée par quelques excités parlementaires Belges qui ont fait passer un texte reconnaissant une compétence universelle à leurs tribunaux : Ceux-ci pouvant se saisir de tout dossier pour peu qu'il remplisse les critères par eux définis quelque soit la qualité des personnes et l'espace où les faits se sont déroulés.

Pour faire dans la diversion, 2 ou 3 autres pays européens ont suivi, donnant libre cours à cette aberration à ériger des petits magistrats occidentaux en supra procureur des tribunaux Africains, consacrant par tour de passe-passe l’inféodation de la justice tropicale à la leur

Ce qu'il y'a d'exceptionnel dans ces Rwandais c'est qu'ils ne se laissent pas compter. Ils donnent la bonne impression d'user de leurs méninges, de n'avoir peur de personne, d n'accepter de subir aucune pression d'où qu'elles viennent.

J'ai été agréablement surpris de constater que le Rwanda avait offert à ses juges la loi dit de compétence universelle, qui leur donnait droit à faire comparaître de gré ou de force devant les tribunaux rwandais de tout individu quelque soit son origine, sa nationalité, son lieu de résidence.

Les juges rwandais comptent s'en servir pour que toute la lumière soit faite sur les responsabilités Françaises lors du génocide.

Pas besoin de résoudre des équations compliquées pour s'offrir des textes de loi. Ce que la petite Belgique peut se permettre, les autres le peuvent.

Merci au Rwanda de faire honneur à l'Afrique.

Ca n'est heureusement qu'un bon début.

Georgie : Une fessée bien méritée

Les choses se devaient d'être simples à décrypter et exposer. L'agresseur est connu, ses intentions affichées, on a du mal à comprendre ce qui a pu se passer au sein des rédactions des principaux médias occidentaux pour que l'on passe sous silence la suprême connerie qu'a été pour le président Mikhaïl Saakachvili de lancer ses troupes à l'assaut des autonomistes d’Ossétie du Sud.

Le franc-tireur étant identifié, son geste stupide, incompréhensible et maladroit se devait d'être sanctionné. Le grand frère Russe l'a fait avec méthode et une bonne dose de retenue.

Faut être à la limite de la déraison pour initier une telle audace au nez et à la barbe d’un si imposant voisin (Russie) qui donne l’impression de mourir d'envie d’avoir à faire étalage de sa puissance retrouvée. Le fantasque Saakachvili s'en sort plutôt bien. D'autres auraient poussé beaucoup plus loin la correction en exigeant au minimum qu’il « libère » la présidence de la république.

Cette séquence Georgienne aura néanmoins permis de comprendre de quoi la propagande est capable et de nous persuader de ce que ceux qui façonnent l’opinion sont convaincus que le monde est bourré d’un immense bataillon d’incultes, et qu’il ne faille pas s’encombrer de précautions de formes et de style pour faire dans la manipulation de la vérité des faits.

mardi 19 août 2008

Nationalisation : Chavez refait les comptes

Après les hydrocarbures, les télécoms, le président Chavez a décidé de faire acquérir par l'Etat la majorité du capital des cimentiers exerçant au Venezuela.

Deux des trois acteurs du marché s'y sont pliés. Le troisième (Semex) devrait s'y résoudre.

La facture de l'opération avoisine les 2 milliards de dollars.

Rien de ceci - soit dit en passant - n'aurait bien entendu été envisageable si le Venezuela avait été sous le "diktat éclairé" de ces apprentis sorciers du FMI, apôtre de la mise à sac du patrimoine commun, comme ce fut le cas en Russie sous l'ère du fantasque Eltsine.

Le constat est évident que ce qui compte pour les multinationales des matières premières, de l'eau, de l'énergie c’est pas d’oeuvrer au développement des pays du sud dans lesquels ils interviennent et tirent l’essentiel de leurs richesses, c'est y détenir des positions de monopole qui leur permettront de se faire un max de sous en peu de temps et à moindre frais.

La rentabilité des filiales tropicales de ces entreprises monopolistiques est de loin la plus élevée. Beaucoup donne l’impression d’évoluer dans les pays du Sud comme en jungle : n'ayant cure du ressenti des populations et n'ayant de visibilité d’actions que celui de faire du profit à très courte échéance quelqu’en soient les moyens. Elles ne créent de richesses, s’octroient des droits par copinage politique sur des ressources naturelles qu’elles n’ont pas suscitées, en tirent des dividendes sans avoir pris le moindre risques, mettent des moyens à contribution afin de s’assurer que le climat politique n’offre d’espace à tous ceux désireux d’avoir un droit de regard sur la régularité de l’exploitation des dons du sol et du sous-sol.

Le monde change de perspective, un nouveau rapport de force économique se met en place, la Chine, la Russie, l'Iran et aujourd'hui le Venezuala nous en font la démonstration, et ils ne s’en portent pas plus mal, au contraire.

A quand le tour des africains ?

Que le ciel nous entende.

RDC : Tel qu'ils nous aiment

Je n'ai pas une connaissance aigue de ce qui se passe en RDC si ça n'est une lecture de surface et le fait de ne rien voir sortir de beau de ce pays aux énormes potentiels.

Connaissant les instruments nocifs en oeuvre en Afrique, pour se faire une idée juste de la qualité d'un régime, il suffit d'être à l'écoute de ce qu'on en dit dans les médias de propagande et d'adopter une attitude strictement inverse à celle qui y est développée.

Ca a toujours été ma démarche, c'est devenu un théorème qui marche dans quasiment 100% des cas.

Mon attention a été attirée par la Une du magazine françafricain Jeune Afrique titrant sur un soi-disant "réveil" de la RDC.

Pas besoin d'être sorcier pour savoir que ce genre d'exposition est un signe que les Congolais n'en ont pas encore fini avec l'ombre, l'impossibilité d'exprimer leurs potentiels, leur génie. Que l’espoir né de la chute du régime Mobutu a définitivement tari. Qu’il va falloir « refaire » le match et avoir à endurer pendant de longues années avec la gabegie, la prédation, l’incompétence, l’idiotie, le déclin, la misère, la famine, la mort dans un pays dont l’essence eût été de tutoyer les plus grands d’Europe.

La RDC à la une de JA c'est une indication de ce que les prédateurs de l’économie africaine ont réussi un joli coup et peuvent sabrer du champagne, persuadés qu’il en faudra des années pour titiller la main mise qu’ils ont des ressources naturelles de ce pays.

Chaque peuple a les dirigeants qu'il mérite, va falloir que pris individuellement nous le comprenions, et qu'au dégoût, à la saine colère étouffée succédât autre chose. Maintenant qu'on sait comment ils fonctionnent, ce qu'ils sont, comment ils nous aiment, qu'est-ce qu'on fait ?