vendredi 16 juillet 2010

YES Gbagbo, tu es garçon !

Quel culot et quel bonheur il nous a offert le brave fils de Mama de bouder la mascarade d’une commémoration festive des 50 ans de la colonisation ce 14 juillet à Paris devant des millions de téléspectateurs qui pour certains n’y comprenaient pas que l’on fasse parader le drapeau ivoirien en l’absence d’aucun officiel de ce pays.

Quelle histoire ? Quelle baffe télévisée sublime à la françafrique nous a offert le chef de l’Etat ivoirien. Un geste de courage et de défiance énorme qui restera gravé dans les annales. Yes Gbagbo, tu es garçon.

Jadis fils aîné de la françafrique, le coup porté à l’édifice par la Côte d’ivoire du président Gbagbo est absolument énorme et annonciateur d’évènements majeurs.

C’est la preuve par mille que ce brave Gbagbo joue sa partition comme s’il connaissait de quoi demain sera fait. 10 ans de confrontations, d’affrontements visibles, souterrains, sournois mais féroces et meurtriers de part et d’autres auront forgé et transformé l’homme Gbagbo, lui ont fait gagner en sagesse, en bravoure, en lucidité, en tactiques politiciennes et d’une certaine façon en invincibilité.

Rompre avec 50 ans de pratiques françafricaines criminelles n’est pas une mince affaire. Gbagbo l’a osé et le gère depuis maintenant 10 ans avec art et raffinement. Il aura réussi à dompter et dominer tous ses adversaires sur leurs propres terrains.

Face à lui on voit et sent bien que l’ambassadeur de France en Côte d’ivoire n’est qu’un ambassadeur, que Bernard Kouchner, Joyandet (l’ex ministre) n’ont plus l’aura, la densité de frayeur que recelaient leurs fonctions. Ils sont petits et on le leur rappelle à l'occasion sans gène aucune lorsqu’ils leur arrivent de vouloir jouer aux durs.

Gbagbo impose, dégage une telle densité, une telle maîtrise du calendrier et des initiatives que l’on se dit que même s’il lui arrivait demain de ne pas atteindre ses objectifs ultimes, il aura malgré tout eu le mérite de tenir pendant près de 10 ans, ce qui face à la puissance de nuisance de l’hydre françafricaine est un véritable exploit, qui en prépare d’autres heureusement.

Gbagbo, Yes, tu es garçon. Qu'est ce que tu bois mon frère ?

Obama et Sarko sont-ils comparables ?

… surtout pas.

Tout les oppose dans le style, la classe, l’éloquence, la probité, la morale, la culture, l’action, l’intelligence, bref ils ne sont « comparables » que pour mettre en lumière le fossé abyssal de leurs différences.

Ca été une bien mauvaise inspiration de la part des communicants de l’un, d’avoir cherché à faire des rapprochements entre les actes de l’un et ceux de l’autre, question de faire ressortir l’improbable supériorité du petit, et par ricochet donner à incruster dans le subconscient des électeurs français que si l’autre est admiré, adulé de par le monde, lui aussi le petit mériterait de l’être. Peine perdue.

Entre Sarko et l’autre (pour ne pas le nommer) il n’y a pas match, ils sont différents comme le jour l’est de la nuit, comme le mal l'est du bien pour bien marquer la chose.

Et de trois serait-on tenté de claironner !!!

Pendant que les politiciens de métier d’ici, cadenassés dans un mélange de genres hallucinants, empêtrés dans des bisbilles incroyablissimes, abracadabrantesques, périlleuses pour l’Etat de droit, pendant que les politiciens d’ici tenus en laisse par leurs donneurs d’ordre du monde des affaires font du dilatoire pour mieux refuser de s’attaquer aux problèmes de fond que pose la finance mondiale, l’autre, sans tambours ni trompettes, livre et remporte sa troisième grande bataille historique, celle de la réforme du système financier US. Les deux précédentes étant bien entendu le sauvetage des banques lors de la crise des subprimes, le vote de la réforme du système de santé.

Bref, les mots m’en manquent. L’actuel président US a cessé d’être un homme comme nous autres, ça serait lui faire énorme offense que de le comparer aux petits politiciens quasi mafieux de la vielle Europe. Je m’en abstiendrai dorénavant.

OBAMA n’est simplement pas comparable. Tellement il est dopé, bourré de talents, de génie comme on en trouve chez les humains qu’une fois tous les millénaires.

mercredi 7 juillet 2010

Y’a-t-il urgence à déconnecter le franc CFA de l’Euro ?

Soit-dit en passant, je ne suis pas économiste, ce qui ne devrait et ne pourrait suffire à me délester de mon droit/devoir à disposer d’une opinion de bon sens.

Ma réponse à la question est connue : C’est OUI, un million de fois OUI, il est plus que urgent que le franc CFA, cette monnaie qu’ont en partage une vingtaine de pays Africains s’émancipe de la tutelle plus que cinquantenaire de l’ex FF aujourd’hui fondu dans l’Euro.

Si l’arrimage du FCFA au FF servait les intérêts des Etats africains ça se saurait, et mieux cet « avantage » n’aurait jamais existé. Il ne faut pas avoir BAC+50 pour donc comprendre que les accords établissant le franc CFA comme tous les autres n’avaient pour seules finalités que de rendre service à ceux qui l’ont pensé, rédigé et donner à signer à de jeunes chefs d’Etat judicieusement choisis et installés.

Le franc CFA par essence est donc une monnaie au service de la mère patrie, la France.

Si on tourne autour du pot, si on utilise les mêmes précautions oratoires que les politiciens on finit par ne plus être audible. Disons donc les choses telles qu’elles le sont, de préférence de la façon la plus compréhensible et dépouillée de contorsions qui soit.

Cela dit, lorsqu’il est apparu au début des années 90 que cette monnaie tropicale coûtait plus qu’elle n’en rapportait au trésor français, les autorités de ce pays se sont très vite pressées d’infliger à la zone CFA l’une des pires tribulations qu’elle ait eu à endurer : Une dévaluation calamiteuse à la hache, longtemps connue d’avance (un non sens absolu), gérée avec un amateurisme déconcertant. Pas besoin de chercher le délit d’initiés lorsque plus de 100 000 000 de personnes sont au courant de ce qui sera annoncé dans 3 mois. Toutes choses qui auront saigné à os la zone CFA et nourrit l’une des pires périodes de récession qu’elle ait connue.

La donne a aujourd’hui beaucoup changé. L’Europe n’est plus ce qu’elle était, la France encore moins. Les Etats ayant en partage le franc CFA ont beaucoup grandi, acquis de la maturité. Il est aujourd’hui temps pour eux de voler de leurs propres ailes quitte à se bruler. Ca fait partie du processus normal, nécessaire et indispensable de l’apprentissage.

Le « petit » GHANA a sa monnaie et n’a rien à envier à tous ses voisins. Qu’est-ce donc qui pourrait justifier qu’en plein 21è siècle des lumières africaines, qu’une bande d’adultes dotés de tous leurs moyens physiques, intellectuels se fassent mettre des couches, se laissent tenir par la main pour traverser des chemins dégagés, se fassent nourrir au biberon à la queue leu leu et ce à leurs propres frais, alors qu’ils méritent mieux, pourrait s’offrir tout ce dont ils voudraient à condition de congédier cet intru malicieux qui aura réussi l’exploit de mettre dans leurs têtes de barbus qu’il est préférable qu’un bébé reste un bébé, ne grandisse jamais, « ne rentre pas suffisamment dans le monde, dans l’histoire » (sic), n’accomplisse son chemin d’apprentissage.

De grâce, WADE, GBAGBO, COMPAORE, TOURE, ALI, PAUL, DENIS, OBIANG et tous les autres, please coupez ce cordon ombilical. N’en n’ayez pas peur. Il n’y a rien et rien ne se passera.

lundi 5 juillet 2010

Que fait-on du droit à l'erreur ?

Et bien, on devrait en user et en abuser.

Il est important et même nécessaire d’avoir de temps à autre tort, de prendre position sur un sujet, une idée, un projet dans un sens et se rendre compte que la voie empruntée n’était pas la plus heureuse. Et puis quoi encore ?

Nous sommes avant tout des humains, par nature et par définition des êtres proprement imparfaits, incomplets, faibles, incompétents dans bien de domaines. Quiconque s’auto-tétanise, n’use du droit royal à l’erreur, ne prend d’initiatives, ne fait rien… et bien n’avance pas, stagne, est condamné à endurer une vie sans éclat, sans saveur, à être spectateur anonyme, passif d’un monde gorgé de milliards de possibilités.

Il apparaît à l’évidence bon et sain d’oser, il est souhaitable et normal de se tromper, de savoir se ressaisir, faire le point pour... foncer de plus belle. On apprend de ses erreurs, de ses échecs.

L’expérience, l’action sont des biens précieux, des chemins initiatiques qu’il faille emprunter avec lucidité, courage pour qui veut aller loin, pour qui veut être tout autre qu’un parfait inconnu parmi tant de milliards d’autres.

vendredi 2 juillet 2010

Le Ghana passera-t-il les quarts de finale ?

OUI, sans aucun doute.

Parce qu’il fallait bien qu’un jour ça arrive et cette "modeste" équipe au talent innocent, joyeux, simpliste, chaleureux, discipliné mérite bien que le sort favorable l’ait choisi.

Le Ghana sera en demi-finale de coupe du monde parce qu’ils sont à leur niveau, ils se la jouent tranquille tout en étant rigoureux, ils forment un groupe de gars talentueux où aucune tête ne déborde, ils n’ont pas été pollués par la griserie de footballeurs-millionnaires qui se sont mis dans le crâne pour le malheur de leurs équipes nationales que leurs faramineux et démesurés salaires suffisaient dans un stade à sublimer leurs talents horoscopiques.

Le Ghana gagnera parce qu’ils jouent à l’africaine : du talent à l’état brut, non vicié par l’argent et l’orgueil surdimensionné, qu’un entraîneur anonyme donc rigoureux et performant aura contribué à canaliser.

Pas sûr qu’avec Michael ESSIEN, ils seraient allés loin. L’ambiance eût été tout autre, la starisation dont il fait l’objet aurait certainement fragilisée/tempérée l’enthousiasme du collectif, tout simplement parce que ca ne fait plaisir à personne de bosser pour que le mérite soit attribué au petit orgueilleux de l’équipe qui n’a de talent que celui de se vendre au prix fort, de plaire aux médias.

Le Ghana (sans Essien) en quart de finale de coupe du monde et dès demain en demi-finale c’est bien la preuve que la star ca doit être le groupe, le collectif et non l’individu, le tout assortie d’une obligation de résultat. Et c’est ce plaisir que nous offre cette belle équipe du Ghana.

Place au spectacle. C'est là tout se décide.