jeudi 8 janvier 2009

Haro au bannissement préventif

Georges BUSH Jr l’histoire le retiendra, aura été un président faible d’esprit. Le genre de ceux qu’on aime avoir avec soi lorsque l’on fait dans la manipulation des destinées, des consciences comme profession.

Les lobbys sont une institution aux USA. Avec Bush au pouvoir grâce à leurs concours, ils en ont eu pour leur investissement, au-delà de ce qu’ils escomptaient.

Confiants de ce que leur temps était arrivé, qu’il fallait en finir avec cette pudeur qui les contraignait à ne pas mettre en œuvre toute l’audace de leur vision du monde, on a vu fleurir des concepts musclés tels : guerre préventive, choc et effroi, dommages collatéraux, licenciements compétitifs, destruction créatrice, axe du bien versus axe du mal, et plus subtilement, la doctrine du bannissement préventif, qui voudrait que très tôt, l’on pût identifier et mettre hors d’état d’exercer des individus ne voulant pas rentrer dans le moule, voulant faire entendre un autre son de cloche que ce que la propagande officielle voudrait que l’on tienne pour vérité première.

Ces concepts audacieux, savamment distillés auraient pu prospérer si n’eût été cette crise financière qui a amené plus d’un à commencer à se poser des questions, à fonctionner comme des humains dotés de raison : comprendre, analyser et douter.

Prenons-le pour vérité, y’a pas d’espace plus étroit plus monolithique, monocolore, que le cercle des grands patrons dans ce système de la libre entreprise, de la concurrence saine et non faussée. Ces gens, hyper puissants et fortunés ont infiniment les moyens de porter nuisance à qui ils veulent. N’en doutez pas. Ca n’est qu’une question de volonté, de courage et de discrétion.

La collusion entre grands patrons, hommes politiques, journalistes, patrons de presse, philosophes, intellectuels paupérisés en quête de reconnaissance cathodique est fort étroite dans les démocraties occidentales, toutes choses qui facilitent, les ascensions fulgurantes, les bannissements synchronisés dans cette sphère d’existence où tous, par tous les canaux tiennent le même discours, partagent les mêmes conceptions, les mêmes sympathies, affections, grâces, amours et désamours.

Cette situation de monopole de la réflexion, des humeurs par une infime minorité n’est nullement saine pour une démocratie. Elle prive 99,99% des citoyens de la possibilité de peser sur son destin, de vivre. Elle fait des citoyens des cobayes, des marionnettes sur lesquels actionner les différents leviers du matraquage psychologique.

Le bannissement préventif est l’une des dernières trouvailles de ces faiseurs d’individus. Pour un mot « malheureux », on s’en sert de prétexte pour théoriser sur ce que ça recouvre, l’appel au meurtre à la haine que ça recèle, pour conclure sur la dangerosité de l'individu, considérer le crime supposé comme effectif et décider de l’infréquentabilité des esprits libres que l’on redoute afin que prédomine la pensée unique.

La liberté d’expression, de pensée, de conscience est l’un de nos biens les plus précieux. Il est indispensable de donner la possibilité à chacun d’exprimer et confronter ses idées.

Suis donc par nature et par raison absolument opposé à ces fatwas prononcés par ces ayatollah de la pensée unique qui peuvent s’abattre du jour au lendemain sur vous pour peu que l’on vous soupçonne d’être d’un avis différent de ce qu’ils vehiculent.

C’en est actuellement le cas d’un des rares vrais comiques français, Dieudonné (que je ne pratique hélas pas encore) et de bien d’autres.

Ceux qui aujourd’hui jouent aux bien-pensants en tapant sur les fils d’opprimés d’hier, sont, ironie grotesque, les mêmes qui – on ne sait trop comment – trouvent des mots pour justifier le dépeçage au canon 35mm d’enfants par centaines.

Aux uns, on reproche, des propos susceptibles de pousser à l’irrespect des vies, de l’autre côté, on prend la défense de ceux qui s’abreuvent du sang des innocents.

A perdre son latin.

Qu’ils aillent au diable ses crypto donneurs de leçon.

1 commentaire:

  1. Oh oui, qu'ils aillent au diable!
    Cela fait quelques années que j'ai pris conscience de la manipulation des esprits.
    Ces "Saigneurs" (non il y'a pas de faute d'orthographe!) dans l'ombre qui tirent les ficelles.
    Je suis définitement sorti du moule à penser. Ou tout au moins je me bats pour m'en sortir.
    Ils n'ont qu'à me "bannir préventivement" ou me tuer aussi, m'en fiche.

    Très beau texte, Ben!
    (attention qu'ils te bannissent pas préventivement de la blogosphère, loool!).

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