mercredi 22 décembre 2010

Seigneur, ils sont devenus fous

C’est à croire que la raison, le bon sens sont sortis de ce monde.

Gbagbo n’est certainement pas un saint homme, heureusement, il ne fait probablement pas l’unanimité en Cote d’ivoire, quoi de plus normal; pour moi qui suis l’actualité ivoirienne au jour le jour depuis plus de 8 ans, il est bon de souligner que je ne connais aucun pays au monde où les choses, le jeu démocratique soit organisé comme ca l’est en Cote d’ivoire :

- Organisation des élections confiées à une structure pseudo indépendante dirigée par l’opposition
- Equilibre parfait de temps de parole et de campagne entre le président et le plus minuscule des 13 autres candidats lors du premier tour
- Vote massif, libre, juste, apaisé dans la partie du pays sous contrôle gouvernemental

Comment peut-on au vu de tout ce qui précède penser une seule micro-seconde qu’un chef d’Etat qui pousse aussi loin le jeu de la transparence soit fourbe, dictateur ? Ceux qui arrivent à débiter de telles inepties font preuve de mauvaise foi et sont les plus à craindre.

Depuis 8 ans que je scrute au quotidien les faits politiques ivoiriens, suis impressionné par la façon le président Gbagbo se comporte vis-à-vis de son opposition. Sous d’autres cieux il y’a belle lurette que la force brute du pouvoir aurait conduit la bande de marionnettes qui fait office d’opposants à choisir entre la discipline, l’exil ou le silence outre tombe.

On ne le dit pas assez, depuis son election en 2000, Gbagbo a eu à faire face à une dizaine de coups de force meutriers. C’est pratiquement devenu un jeu d’une grosse banalité pour certains de fourbir, construire et dérouler des plans attentatoires à la vie du président ivoirien. Pour mieux se faire comprendre, depuis 10 ans, un petit groupe de leaders politiques ivoiriens complotent à assassiner le président Gbagbo et ce en toute candeur et tranquillité de façon quasi récurrente.

Le parallélisme des formes aurait voulu que Laurent Gbagbo leur retourne la « politesse ». Il en a les moyens humains, financiers, logistiques. Faut être exceptionnel pour ne pas faire usage de son droit de réplique. Soyons clair, moi à sa place, face à une bande de multirécidivistes, c’eût été la loi de talion appliquée dans sa stricte brutalité en prenant un grand soin à ce que nul commanditaire n’y échappe.

Il est inadmissible que parce que vous faites preuve d’humanisme, de compassion, de tolérance, que des individus avec qui vous êtes en compétition politique, délaissent ce terrain et nourrissent des plans pour attenter à votre vie. Ca est une attitude incompréhensible, criminelle, diabolique. C’est des logiques à proscrire, à endiguer, à éradiquer.

Il est sain que face à de tels sinistres individus, qu’une riposte lourde s’abatte sur eux de telle sorte que s’ils arrivaient à certains de passer au travers, qu’ils en tirent la leçon de ce que le jeu démocratique doit rimer avec respect de l’autre, de la vie d’autrui, que la violence n’a pas à s’y inviter.

Le malheur de Gbagbo c’est finalement d’être en avance sur le temps politique, de pratiquer la politique en Cote d’ivoire comme on le ferait dans les meilleures démocraties du nord de l’Europe, et d’avoir en face des chefs de clans.

Il est acquis et les preuves abondent (cas de la vallée du Bandama) qu’il y’a eu à échelle industrielle, bourrage des urnes, violences sur électeurs, tripatouillages des résultats dans les zones sous contrôle des forces armées de Monsieur Ouattara.

Qu’on me dise please dans quel pays au monde a-t-on vu le pouvoir en place se dépenser à contrer les velléités de fraude de l’opposition ? Dans quel pays au monde voit-on des foutaises pareilles ? Si dans l’opposition ils font preuve d’autant d’imaginations à vouloir fausser le résultat des urnes, qu’en sera-t-il lorsqu’une fois élus ils auront entre leurs mains les rênes du pouvoir ? S’ils fraudent outrageusement alors qu’ils sont encore dans l’opposition qu’en sera-t-il lorsqu’ils seront au pouvoir ? Présidence dynastique assurée !!!

Ma posture pour ce qui est de la Cote d’ivoire est connue : Cette opposition en l’état, dans un environnement aussi ouvert comme beaucoup en rêverait en Afrique, ne mérite pas d’accéder au pouvoir. Elle se doit de se renouveler, de passer par la case rééducation.

Pour ce qui est de l’imbroglio postélectoral, les dés étaient d’avance pipés. Fallait pas être sorti de Harvard pour s’en apercevoir. La faute à tous les acteurs politiques ivoiriens : Le président Gbagbo (dans une certaine mésure) pour sa trop grande culture démocratique, son état d’esprit « bon père » de famille, qui ont fait qu’il n’ait pas haussé ferme le ton au bon moment pour dire aux tocards de l’ONU « STOP on va droit au mur avec ce scénario à la con vous me présentez : confier l’organisation des élections à une structure partisane dans un pays coupé en deux ».

Second coupable, celui sur qui pèse la plus lourde responsabilité : l’opposition ivoirienne. Probablement l’une des plus choyées au monde, et qui par immaturité empreint de woula-woula je-m-enfoutiste a plombé la bonne marche du processus électoral parce que assurée d’une immunité dans la bêtise. Elle ne s’en est pas privée : séquestrant et forçant manu-militari le président de la CEI à délivrer de faux résultats hors délai que l’ONU, les USA, la France vont s’empresser d’endosser et dérouler la grosse artillerie de propagande attrape-couillons. Une vraie histoire de fous. On croirait rêver tellement c’est grossier, mal ficelé, cavalier. A se demander si leur petit déjeuner n’est pas fait de substances hallucinogènes.

Vous avez peut-être remarqué que je n’ai pas cité une seule fois le vocable « communauté internationale » qui pour moi ne veut strictement rien dire, si ça n’est être synonyme de « foutaise ». J’ai des urticaires lorsque j’entends des gens accorder de l’importance à ce conglomérats de l’impuissance, de l’incompétence, à cette jolie bande de fonctionnaires brouillons, farfelus - ayons un mot gentil à leur égard… - imbéciles.

Nous nous essayerons à faire en sorte que leur sphère de nuisance se limite à leur cellule familiale. Suffirait de le vouloir. Communauté internationale, ne l’oublions pas, ca n’est que du vent.


3 commentaires:

  1. Merci Ben pour cette riche contribution
    Je me permets de te l'emprunter pour http://resistances.akwedo.com/

    à bientôt

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  2. Bonjour Djé, ne me remercie pas please pour n'avoir fait que ça. J'aurai mille fois préféré être ivoirien patriote aux avant-postes à Abidjan. Dans tous les cas, cette foutaise ne passera pas. Ca aura eu au moins le mérite d'être cette étincelle qui manquait à l'action citoyenne de terrain pour certains.

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  3. salut ben , bon commentaire je suis ivoirien et patriote si t'as besoin de vrais informations fais moi signe sur zigrefranck@yahoo.fr

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