mardi 19 août 2008

Nationalisation : Chavez refait les comptes

Après les hydrocarbures, les télécoms, le président Chavez a décidé de faire acquérir par l'Etat la majorité du capital des cimentiers exerçant au Venezuela.

Deux des trois acteurs du marché s'y sont pliés. Le troisième (Semex) devrait s'y résoudre.

La facture de l'opération avoisine les 2 milliards de dollars.

Rien de ceci - soit dit en passant - n'aurait bien entendu été envisageable si le Venezuela avait été sous le "diktat éclairé" de ces apprentis sorciers du FMI, apôtre de la mise à sac du patrimoine commun, comme ce fut le cas en Russie sous l'ère du fantasque Eltsine.

Le constat est évident que ce qui compte pour les multinationales des matières premières, de l'eau, de l'énergie c’est pas d’oeuvrer au développement des pays du sud dans lesquels ils interviennent et tirent l’essentiel de leurs richesses, c'est y détenir des positions de monopole qui leur permettront de se faire un max de sous en peu de temps et à moindre frais.

La rentabilité des filiales tropicales de ces entreprises monopolistiques est de loin la plus élevée. Beaucoup donne l’impression d’évoluer dans les pays du Sud comme en jungle : n'ayant cure du ressenti des populations et n'ayant de visibilité d’actions que celui de faire du profit à très courte échéance quelqu’en soient les moyens. Elles ne créent de richesses, s’octroient des droits par copinage politique sur des ressources naturelles qu’elles n’ont pas suscitées, en tirent des dividendes sans avoir pris le moindre risques, mettent des moyens à contribution afin de s’assurer que le climat politique n’offre d’espace à tous ceux désireux d’avoir un droit de regard sur la régularité de l’exploitation des dons du sol et du sous-sol.

Le monde change de perspective, un nouveau rapport de force économique se met en place, la Chine, la Russie, l'Iran et aujourd'hui le Venezuala nous en font la démonstration, et ils ne s’en portent pas plus mal, au contraire.

A quand le tour des africains ?

Que le ciel nous entende.

1 commentaire:

  1. Les modèles de société qui se dessinent en Amérique du Sud méritent toute l'attention des nations africaines.

    S'affranchir des institutions financières internationales à la solde des sociétés occidentales est plus qu'une évidence, c'est une solution d'intérêt continental. Elles n'ont fait que favoriser la dépendance et la paupérisation du continent noir.

    Plus que le modèle chinois qui de mon point de vue n'est pas (encore)transposable à l'Afrique(morcellement territorial oblige) la reprise en main par l'Etat des secteurs vitaux est un préalable pour le retour au chemin du développement.

    RépondreSupprimer