mardi 29 juillet 2008

Affaire Tapie : Le ver est dans le fruit

Ca semble incroyable à concevoir : 400 millions d’Euros dont 40 millions pour préjudice moral octroyés à Bernard Tapie dans un pays où le système judiciaire est réputé avoir la main légère pour ce qui est des réparations, voilà qui laisse pantois.

Ca est une première, jamais pratiquée dans aucune démocratie occidentale, que ceux qui ont la charge des affaires de l’Etat, choisissent de régler un différend en ayant recours à un groupuscule d'individus sans légimité dont les décisions sont censés n’être susceptibles d’aucune voie de recours.

Ca semble hallucinant de savoir que de telles dispositions de contournement puissent subsister en droit et que l'Etat en use dans une partie dont il semblait avoir l'avantage.

Espérons que cette somme de conneries que l’on inflige au contribuable et aux citoyens ne sauraient demeurés impunis, qu’un jour très proche, à force d’encaisser sans rien dire, ceux à qui on prend tout et ne donnent jamais rien en auront assez de cette mystification démocratique,, de ce système qui rend possible toutes les extravagances, tous les excès.

La démocratie occidentale n’est pas cet idéal qu’on a eu à claironner. On s’est trompé en l’imaginant sans reproches.

Le réveil s’annonce douloureux, rien aujourd’hui ne pourrait faire barrage à l’irruption dans le jeu politique de régimes plus terrifiants que ce que le 3è Reich nous a offert.

L’Italie version Berlusconi nous en fait les premières démonstrations. Les choses risquent d'évoluer vers une configuration conflictuelle forte qui soit à mille lieues de ce que beaucoup se plaisent à imaginer.

C’est aussi ça la magie du monde.

Afrique : Silence, on meurt

L’Afrique est probablement le seul endroit où les choses se font à l’opposé de ce dont ses atouts la destinent.

On a longtemps claironné que la paix primait sur tout. Qu’il ne fallait rien entreprendre de « fâcheux » de peur de rompre avec cette stabilité de façade sans laquelle rien de bon et de durable ne se ferait.

Ca fut le chorus servi à beaucoup par les « diplomates » et autres affidés experts d’institutions internationales et stratèges, nos intellos des tropiques l’ont pris pour vérité suprême, le peuple a suivi, le résultat est ahurissant : L’Afrique est riche, extrêmement riche, les populations à l'opposé semblent ne plus disposer de boussoles, de protection, elles sont comme des fossiles; chaque jour qui passe accentue leur précarité, structure leur fragilité dans ce monde devenu de plus en plus hostile.

L’espérance de vie qui était de 61 ans au début des années 1990 est tombée à 41 ans. Incroyablissime.

Ca est une donnée grave, révoltante, qui fait hyper mal, vous accable de votre impuissance, ridiculise les beaux discours, les précautions langagières, les promesses faciles, appellent à faire quelque chose, quel qu’il soit pour stopper et inverser la tendance.

Même une guerre nucléaire en Afrique n’aurait été capable de produire pareille régression.

Les théoriciens de l’inaction, de la passivité, de la confiance au temps qui passe pour réparer ce que le passé combiné au présent auront mis à mal se doivent de libérer l’espace de pensée et d’initiatives.

Notre continent a mal, très mal et se meurt, doucement, mais sûrement.

Il va falloir plus que de la médecine douce pour remettre l’Afrique sur les rails, il est important qu’un miracle se produise dans ce continent, que les uns et les autres prennent conscience de cette calamité qui s’abat sur les nôtres, réfléchissent, agissent, intelligemment, rationnellement, de façon désintéressée, désincarnée, comme si demain serait leur dernier jour sur terre et ce dans le but d’apporter cette somme de plus qui fera que les choses changent profondément dans ce continent que nous aimons tous.

Nous disons aimer l’Afrique, va falloir que nous la lui prouvions.

A nos méninges, nos cœurs, nos bras, nos vies et nos portefeuilles

mardi 15 juillet 2008

Excellentissime Thabo Mbeki

Ca fait des années j’observe les actes du président Sud-Africain Thabo Mbeki.

Ca fait trop longtemps je suis émerveillé par la stature intellectuelle, le calme, l’efficacité, la sobriété, l’intelligence de cet homme que l’histoire présentera comme le plus excellent des chefs d’Etat que le Monde ait connu.

Thabo Mbeki qu’il me soit permis de le dire aujourd’hui est pour moi un exceptionnel modèle. Il combine panafricanisme, méthode, rigueur, excellente connaissance des dossiers, immense capacité de travail, gros esprit de synthèse, vision, courage, grande faculté à gérer les contradictions contextuelles, à encaisser des coups, à ne jamais s’éloigner de ses convictions, de ce qu’il a à faire, de sa mission pour les siens et les Africains.

S’il y’avait un prix Nobel de la bonne gestion économique, ça irait raisonnablement à cet homme de talent qui semble transformer tout ce qu’il touche en Or.

Ses détracteurs se désolent qu'il ne puisse traîner de casseroles financières, qu'il ne leur soit aisé d'attaquer son bilan économique.

Thabo Mbeki a pu maintenir l’économie de son pays dans un très bel état, l’amener à faire face aux soubresauts économiques, tout en entreprenant de grandes réformes visant à donner plus de visibilité à ceux à qui ce pays appartient : les Noirs Sud-africains longtemps brimés et pris pour des sous-homme il y’a encore peu par une cohorte d’aventuriers voyous soutenus dans leur barbarie par des démocraties occidentales et ce il y’a à peine 20 ans : Hallucinant.

Thabo Mbeki est de ces dirigeants que l'occident affairiste redoute, il est de ceux-là qui ont des idéaux et entendent inscrire leur démarche dans le temps avec méthode, clarté et lucidité. Ce qui aux yeux de ceux qui n’aiment pas l’Afrique fait de lui une énorme menace qu’ils ont sous-estimé et s'en mordent aujourd'hui les doigts pour avoir laissé une si grosse intelligence disposer des rênes de la puissante Afrique du Sud.

La capacité de travail, d’organisation, de transcendance de ce grand chef d’Etat est impressionnante. Les ivoiriens de tout bord ont été émerveillés par le tac, la sobriété il a fait montre pour sortir le « dossier » Ivoirien du bourbier dans lequel la communauté internationale s’était faite plaisir à l’engluer dans l’espoir de mettre la Côte d’Ivoire sous tutelle.

Apôtre de la renaissance africaine, défenseur acharné de tout ce qui touche à l’Homme Africain, Thabo Mbeki a impressionné dans sa capacité à fédérer tout un continent longtemps endormi autour du NEPAD. Une grande initiative menée avec professionnalisme et qui aura permis à ceux qui ont grands ouverts les yeux de se rendre compte que contrairement à ce qui est claironné dans les capitales occidentales, c’est pas le génie qui fait défaut à l'Afrique, c’est l’obstination de groupes d’intérêts obscurs occidentaux à faire en sorte que rien de beau ne sorte de ce continent qui fait que rien de nouveau ne s’y passe. Le NEPAD par l’agitation médiatico-intellectuelle qu’il aura suscité à travers l'Afrique va donner des idées à beaucoup et interpeller ceux des nôtres qui faute de lumière dans les cieux s’en étaient laissés convaincre qu’on n’avait plus rien à espérer de l’Afrique et des africains.

Au plan interieur, Thabo Mbeki a réussi à stabiliser l’économie Sud-africaine, à la porter à un niveau de croissance continue jamais connue de toute l’histoire de ce pays faisant passer sous silence d'autres succès tels les exploits des rugbymen et cette première coupe du monde de football à devoir être organisée en Afrique et dont l’organisation semble d’un professionnalisme insolent.

Thabo Mbeki, que l’histoire le retienne est un grand Homme.

A l’heure de la mondialisation, où l’avenir du monde se pense, se re-tricote dans des cercles nauséeux, au moment où une propagande s’échine à saper l’œuvre de ce grand homme d’Etat qu’il nous a été donné d’en être des contemporains, il est important que chacun de nous Africains, s’approprie le parcours remarquable du président Mbeki et agisse à son niveau pour dire Non, Stop, On connaît la chanson à cette cabale stupide que des officines orchestrent dans l’intention lointaine de faire en sorte que des générations d’Africains ne puissent s’inspirer de l’œuvre de cet être exceptionnel qui aura exercé et pratiqué le pouvoir avec une lucidité à nul autre pareil.

Le très complexe dossier Zimbabwéen est servi en boucle aux incultes de la géopolitique, aux chtis de l’information spaghetti pour écorner l’image de cet Homme dont la seule ambition est d’œuvrer pour l’Afrique, de faire que les Africains règlent par eux-mêmes leurs différends, qui a conscience de l’instrumentalisation des conflits africains par ceux-là qui se plaisent à jouer aux pompiers, qui a conscience de ce que les cris de vierges effarouchées des droits-de-l-hommistes occidentaux masquent en sourdine une campagne vicieuse qui en a cure des intérêts des populations Africaines.

Il nous a été donné de voir à l’oeuvre un grand Homme d’Etat, Monsieur Mbeki, vous avez transformé ma vision du monde, vous êtes immense, que la providence vous accorde longue vie. L’Afrique aura pour encore longtemps besoin de vous, vous nous avez montré le chemin, il nous appartiendra de faire en sorte que les graines que vous avez semé ne meurent. Y’a pas de raison que c’en fût le cas. Ce témoignage par un « francophone » étant la preuve que votre message a porté, qu’il a été accaparé, qu’il sera poursuivi et transmis de génération en génération jusqu’à ce que tout ce qui aura justifié cette quête de la renaissance de l’homme noir n’ait plus lieu d’être parce que accompli.

May God bless you, President Mbeki.

Un grand homme s’en ira sous peu, un autre dans une lointaine contrée (USA) est annoncé.

Qui vivra, appreciera.

mardi 8 juillet 2008

Occident : Le reflux migratoire

Pendant longtemps, l’occident s’est projeté hors de ses frontières à la conquête de nouvelles terres. Ce fut la mission civilisatrice avec son corollaire de bonheur et d’horreurs.

Cette période appartient à l’histoire.

L’Europe était le cœur, le centre du monde.

Nul besoin pour un aventurier occidental d’un visa pour se rendre et s’approprier les riches terres d’Amérique, d’Afrique, d’Asie et d’Océanie.

Le temps est passé, le monde a évolué, beaucoup évolué.

Nul ne sait de quoi le hasard sera fait, de quoi la physionomie du monde, de quoi la nature des rapports de forces sera fait demain.

Tous s’accordent à dire que la durabilité de la puissance, la maîtrise qu’on a sur les evènements ne peut être que provisoire, tellement les donnes sont complexes et mouvants.

L’instabilité, l’inconfort, l’effet de surprise, l’imprécision sont devenus la règle.

La donne migratoire de nos jours a changé. Des « bataillons » d’aventuriers du Sud vont à la découverte et à la conquête des riches niches du Nord, toutes choses qui bousculent l'ordre établi et constitue pour les stratèges occidentaux un sujet de reflexion complexe sur lequel il semble ne pas exister de pare-feu rationnel.

L’immigration est aujourd'hui un sérieux problème pour l’occident parcequ’elle installe dans ses fondamentaux des identités autres qui menacent son équilibre démographique, brouillent ses repères idéologiques, perturbent l’uniformisme identitaire au sein de l'intelligentsia, des hautes sphères de l’administration et des cercles de prise de décision.

Cette mutation de l'homogenéité identitaire est de nature à fragiliser de l’intérieur la toute puissance de l’Occident et ce au moment où il en avait le plus grand besoin pour faire face à ce monde multipolaire, qui change vite et qui semble décider à lui échapper, à tourner la page d'une domination sans partage du monde par elle et pour elle, envers et contre tous.

L’Occident a raison de se sentir menacé par cette déferlante qu’elle n’a pas anticipé, ne peut circonscrire, et qui au fil des temps sera l’une des conséquences de son impuissance à mener cette bataille dite du choc de civilisation annoncée et non souhaitée.

Que les peuples jadis opprimés s’ouvrent aux lumières, ça est une bonne chose, que cela se fasse au détriment de cet Occident qui malgré tout a beaucoup apporté à l’humanité, ça est une autre.

Il est temps de construire un autre monde, un monde citoyen, un monde de peuples, multi-culturel, multi-polaire, sans hierarchie raciale, ni bourreaux, ni esclaves.

Toute tentative de retour en arrière d’un Occident tout puissant, régentant le monde est voué à l’échec. Trop de choses font que ça soit pure fiction et utopie.

L’interpénétration s’est opérée, il va être incroyablement impossible de la défaire, à moins que ne surgisse à la tête des Etats Occidentaux des hommes pires que ce que le 3è Reich a donné.

Notre Monde est en profonde mutation. Des tentatives maladroites de retour à l’ancien ordre seront forcement opérées. Le mouvement de bascule de l’uniformité occidentale est en marche, semble irréversible : la preuve par les USA qui sont à un doigt de nous offrir celui que les livres d’histoire présenteront comme l’un des plus compétents chefs d’Etat que les Etats-Unis d’Amérique aient connus.

Le monde change, changeons de perspective, accompagnons-le.

Peace and Love.

mercredi 2 juillet 2008

Presse : Et le silence se fît

Le 7 octobre 2006, jour anniversaire de l’ex Président russe Vladimir Poutine la journaliste Anna Politkovskaïa était abattue sous le pas de sa porte.

On était en Russie en période pré-electorale, temps d’incertitude propice aux basses oeuvres. Le maître mot au sein des portes voix de la propagande anti-Russe étant de ne rien laisser passer qui contribue à nuire à l’image de Poutine.

L’assassinat de la journaliste sera du pain béni pour ces officines et autres organes de presse mondialisés qu’elles instrumentalisent.

Le rouleau accusateur se mettra en branle : ouverture quotidienne de JT, banderoles, campagne de boycott, fatwa diplomatique, inculpation cathodique, de potentiel bénéficiaire on passe à probable commanditaire, de probable commanditaire on passe à coupable certain.

La mémoire collective à force d’entendre les mêmes choses aura finit par se convaincre de la culpabilité évidente de Vladimir Poutine dans le meurtre de la journaliste.

Ca était le but recherché, il a été atteint : Le recul face à la désinformation n’étant pas des qualités qu’on promeut au sein de la masse citoyenne consommatrice.

Les derniers développements de l’enquête apportent de la lumière sur les circonstances de l’assassinat et leurs commanditaires « présumés » - au nombre de 3 - tous recherchés par la justice Russe et réfugiés en… Belgique.

Un mandat d’arrêt a été initié à cet effet. Tout semble converger à penser que les choses se tiennent, qu’il y’a de fortes chances que ceux vers qui se sont orientées les enquêtes ne soient pas étrangers à l'assassinat de la pauvre journaliste.

Nul fort écho dans la presse occidentale de l’évolution inattendue des enquêtes, à contre-courant de ce dont on a donné à ingurgiter avec force et certitude.

La manipulation récurrente de l’opinion en ce XXIè siècle va être l’une des batailles que les puissants se livreront et que la masse citoyenne aura à endurer.

Les techniques de propagande sont élémentaires et rôdées, prêtes à être remises au goût du jour au gré des interêts et de l’actualité : Ce qui compte, ça n’est pas la vérité des faits, c’est gagner l’opinion en un instant. Et ça marche, malheureusement.

A quand le réveil des Ch’tis.