lundi 14 septembre 2009

Changer l'homme africain

Paris, 14/09/2009

Un adage dit on a les dirigeants que l’on mérite. Ça n'est pas totalement faux.

Il importe que chacun pris individuellement se demande ce qu’il fait pour son pays pour son continent afin que l'idéal dont il rêve y prenne pied.

Il est urgent que nous donnions corps à ce qui nous anime, que nous soyons acteurs engagés de notre avenir commun. Que nous cessions de penser que la finalité de nos actes, de nos ambitions se résume à offrir un meilleur avenir à notre embryon familial, peu importe l'état de délabrement de la société dans laquelle nous évoluons. C'est parce que nous procédons de cette approche que notre système produit d'hommes cyniques prêts à se liguer avec l'autre pour brader terres, ressources, offrir paupérisation, misère, économie de subsistance et de mort à ses semblables, ses frères de religion, de culture, de sang et de race.

Pour changer l'Afrique il faudrait que dès maintenant nous changions de perspective, que nous soyons acteurs désintéressés, que nous marquions les esprits, les coeurs par ce que nous ferons ; que nous nous sentions solidaires des souffrances des nôtres, que nous réalisions et prêchions par l'exemple, que nous nous comportions comme des "évangélistes", des adeptes zélés de ce que nous aurons érigé en « nouvelle religion » : la renaissance africaine.

C'est parce que nous changerons de perspective que l'Afrique changera. Il faut du monde pour impulser le mouvement. Nous affirmions vouloir du bien pour notre continent ? et bien l'occasion nous est offerte de le matérialiser chacun à sa manière.

400 ans de perte de repères ne se répare pas en un jour. Il nous faudra de l’abnégation, de l'engagement, d'un sens du sacrifice affirmé, pour qu'une nouvelle génération patriotique, dévouée, humaniste, engagée émerge.

A nous de préparer le terrain. De commencer aujourd’hui en ayant conscience que les fruits ne porteront qu'au bout de 5-15-25-50-100-150 ans. Si rien n'est fait dès maintenant, le fossé ira encore plus grandissant et nos enfants, petits enfants auront à faire face non seulement à la part de labeur qui leur revient de droit, mais pire, au lourd fardeau que par inconscience, insouciance, désinvolture, égoïsme, stupidité nous leur aurions refiler.

Il faut que nous arrêtions avec ce cycle de l'irresponsabilité qui consiste à jouir maintenant, refuser de faire notre part de sacrifice, et laisser en héritage aux générations a venir un poids si lourd qu'ils n'auront d'autres choix que de baisser les bras et assister impuissants au « doux » processus d'extinction de la race noire pour incompétence génétique.

Il est de la responsabilité des élites, donc nous, d'amorcer le reflux, de prendre part à l'œuvre salutaire de mobilisation des énergies, de conscientisation, d'éducation dont a besoin notre continent.

Il va falloir que nous apprenions à réfléchir, agir au-delà de l’instant présent, que nous acceptions, intégrions le fait que nous pourrions initier des œuvres qui ne trouveront leur aboutissement que deux ou trois générations plus tard, que nous préparions dès maintenant les fondations (fut-elles minimalistes), que nous fixions les cadres dans tous les domaines (art, philosophie, sciences, mathématiques, histoire, littérature, urbanisme, éducation…) en poussant aussi loin que possible nos horizons temporels, convaincus que le temps est un allié pour peu qu’on en prenne conscience et que l’on fasse montre d’esprit de transcendance.

Nos enfants, petits fils, arrières petits fils, arrières arrières petits fils nous en seront reconnaissants d’avoir inversé la tendance. Nous n’aurions fait que notre boulot. Nous n’y sommes pas encore hélas. Rien n’est perdu. Le débat est ouvert. Place au zèle, à l’action. Tous sommes concernés.

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