J’ai séjourné près de 50 jours en Afrique en 2009.
J’y ai pris du temps à observer, endurer le milieu, à lire dans le regard de l'autre, à endosser leurs préoccupations, leurs rêves, leurs difficultés, leur innocence, leur ignorance.
On en sort perturbé, bouleversé, changé. C’est ce qui explique ce long silence je me suis imposé conséquence de la mise en évidence d’une réalité plus subtile, d’un mal plus ancré qui à lui seul pourrait suffire à expliquer l’essentiel des difficultés du continent, à justifier cette impression beaucoup ont de ce que plus le temps passe plus les choses y vont de mal en pire.
Suis encore en phase de maturation, d’écrémage des observations, impressions et construction des conclusions qui en découleront.
L’une des grosses faiblesses de l’Afrique c’est cette mal-éducation rampante adossée à une extrême pauvreté et à des conditions d’existence aléatoires qui font que quand bien même nous aurions un Barack Obama à la tête d’un de nos Etats, il se trouverait un grand nombre de cyniques individus qui par appât du gain, égocentrisme, bêtise, stupidité trouveront de la ressource dans le bataillon renouvelé d’incultes affamés dans l’accomplissement de leurs basses œuvres.
Le mal de l’Afrique, c’est avant tout, celui de l’éducation, l'absence de sens civique, la perte du sens de l’honneur, de l'esprit de partage; le triomphe de la culture du chacun pour soi, de la culture de survie.
C’est ce qui explique qu’un bouffon affiché, polygame assumé, un brin bagarreur, passablement illettré soit préféré à un homme de valeur et de convictions à l’instar de THABO MBEKI.
C’est aussi ce qui explique qu’il se trouve des individus supposés dotés de raison pour prendre la défense du président d’une institution (la CEI ivoirienne) censée faire preuve d’impartialité et pris en flagrant délit d’actes malicieux avoués incompatibles avec la hauteur de la mission dont il assume la charge.
Pour rien au monde je ne prendrai publiquement la défense de quiconque fût-il mon père, mon frère, ma sœur coupable d’actes délictueux condamnables. Ma nature, mon indépendance me l’interdisent. Je m’efforcerai certainement à lui rendre la « suite » agréable, à veiller à son bien être, mais jamais je n’aurai à cautionner des actes j’aurai vivement dénoncé s’ils avaient été posés par quelqu’un qui ne soit des miens.
Il s’agit d’une question d’indépendance, de dignité d’éthique à remettre au goût du jour.
On a eu tort d’en faire des qualités et valeurs intrinsèques à l’homme Africain. Va falloir se rendre à l’évidence que le compte n’y est pas. Il va falloir du temps de l’imagination des luttes pour venir à bout de ces nombreux challenges l’Afrique se doit de relever comme tous les autres peuples l’ont fait longtemps avant elle. Y’a pas de raison qu’elle n’en fasse exception et que les choses lui soient facilitées là où d’autres ont eu et bien fait de livrer bataille.
Il y’a encore moins d’un an je faisais montre d’un trop plein d’optimisme par rapport à la possibilité d’un rapide retour des choses à la normale. Il semble que le contexte demande que l’on fasse encore plus montre de créativité, de combativité et d’anticipation : Les dégâts collatéraux du post-colonialisme intrusif, subtil et oppressif s’avérant terriblement beaucoup plus importants et destructeurs que les 1,2,3,4,5,6,7…500 ans d’esclavage transatlantique.
Ce qui est entrain de foutre le camp en Afrique c’est notre identité, nos repères. Heureusement que dans certains coins du continenet des lueurs d’espoir scintillent. Rien n’étant immuable y compris les cas les plus désespérés, mettons nous au travail pour hâter ce qui de bien devrait arriver.
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En effet l'éducation et l'Afrique font tellement défaut en Afrique qu'il est facile d'emballer ceux-là peu conscient de leur valeur et de leur dignité dans n'importe quelle menterie ou rêve stupide.
RépondreSupprimerJe te recommande l'article l'Afrique orpheline de la culture que tu trouveras en cliquant sur le lien suivant: http://reflexions-actuelles-dnn.blogspot.com
Ou tu peux simplement rechercher le blog réflexions actuelles de Dominique Ngoïe-Ngalla sur google.
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