mardi 1 avril 2008

Francophonie, Combien de divisions

On assiste à une bascule des équilibres du monde : Croissance molle sinon nulle en Occident, montée en puissance de la Chine, envolée des prix des produits agricoles et des matières premières, animation climatique, délocalisation, déficit démograhique, perte de compétitivité.

Les stratèges en sont à repenser des scénarios de survie dans ce monde en mouvement incontrôlé.

Des choses qui paraissaient inconcevables il y’a peu se banalisent jour après jour : Opa de l’indien Mittal sur Arcelor, rachat de Rover et Jaguar par l’indien Tata, délocalisation en masse, irruption des fonds souverains dans l’animation des marchés. Nul ne sait quel visage aura le monde dans les 3-4 années à venir.

Ceux qui ont grandi sous l’emprise d’une culture francophone, en héritant les gènes et le chauvinisme, se sont fourvoyés en pensant avoir en patrimoine la deuxième plus belle langue au monde juste après l’Anglais, cette prouesse dans l’inconscient de beaucoup rimant avec deuxième puissance mondiale dans tous les domaines, qu’il s’agisse de l’économie, du culturel ou du militaire.

Beaucoup d’essayistes ont produit de la littérature sur le déclin quasi assuré du modèle Français. Au vu des grands enjeux du monde, des bouleversements attendus, de la démographie, des fondamentaux, du liant social, la France dans ce troisième millénaire résiste moins bien que les autres, elle est à mille lieues de ce qu’elle fût il y’a 50-60 ans. Cette dégringolade étant appelé à s’amplifier au fil du temps.

Le modèle Anglo-saxon est porté par un grand nombre de pays tous aussi impressionnants de singularité, d’audace, d’originalité les uns les autres : Usa, Angleterre, Australie, Afrique du Sud, Kenya, Irlande….

Le Japon à lui seul est une exception positive. La capacité qu’ils ont à produire de la richesse sur un bout de caillou ingrat est impressionnante. La France serait peuplée de Japonais, qu’elle serait de loin et pour au moins un millénaire assurée d’être la première puissance du monde.

Le bloc espagnol porté par des pays d’Amérique latine et l’Espagne fait montre de dynamisme, d’audace.

La Chine, la Russie sont aujourd’hui des puissances qui inspirent du respect du fait qu’à elles seules elles puissent s’en sortir sans avoir à devoir à s’arrimer à un groupe de puissances moyennes (Union Européenne) pour donner de la voix et se faire entendre.

Que la Wallonie Belge, le Québec Canadien, 2 enclaves à problème, soient les plus gros contributeurs de l’espace francophone après la France est l’un des signes patents de ce qu’il faille pour beaucoup prendre conscience de l’urgence à revenir à la réalité : nous abstraire de la factice illusion de puissance de l’espace francophone.

Les Flamands n’en veulent plus de ces belges de Wallons, porteurs des germes irréductibles de "l’assistanat, de la paresse, de la stupidité" (dixit).

Les dynamiques anglophones Canadiens - si n’eût été pour des raisons humanitaires - auraient volontiers concédé à cette insolente et passive région francophone qu’est le Québec, cette indépendance dans la pauvreté qu’elle réclame, inconsciente de la multitude de ses lacunes dont l’une plus cocasses est de ne pouvoir se faire comprendre dans cette langue de Molière qui structure leur volonté d’indépendance.

Le monde est en ébullition, le hasard a voulu que beaucoup héritions de la culture francophone. A défaut d’avoir à la renier parce que source de moquerie et porteur d’un soupçon d’incomplétude, prenons conscience de notre très faible positionnement, sachons faire les choix qui ne nous éloignent pas de la marche du temps, ouvrons-nous grandement à ce qui se fait dans d’autres espaces, faisons le saut du multiculturalisme, passons outre la barrière virtuelle de la langue, allons au contact des autres us et coutumes, osons déchirer ce voile de la stupidité qui nous maintient dans l’ignorance tranquille, nous empêche d’embrasser ces inconnus dont nous en aurons grandement besoin demain. Question de survie.

1 commentaire:

  1. dure mais réaliste description de l'atonie francophone...mais le rêveur que je suis pense que le second souffle de la francophonie viendra de l'Afrique ;)

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