lundi 9 mars 2009

TPI ? et puis quoi encore

Paris, 8 mars 2009

Il faut être naïf pour ne pas cerner cette tentation malsaine qu'est celle de certaines puissances de se servir de ce truc qu'est le TPI comme cheval de troie pour instituer un supra tribunal qui disposerait du blanc seing de la communauté internationale pour sévir contre ceux qui usant du droit de suite, à l'autodéfense se seront opposés à leurs sombres desseins.

Il est sain et juste qu'aucun crime ne restât impuni. Ça n'est pas toujours hélas le cas dans la pratique. Le plus fort s'étant toujours offert le luxe et les moyens de s'exonérer de ces audaces, de ses crimes les plus odieux.

On n'imagine pas, y compris dans les rêves les plus fous, ces fonctionnaires en pré-retraite du TPI, pompeusement qualifiés de juges, inculper le 1er ministre chinois pour ce qui est du Tibet, la quasi totalité des ex-premiers ministres israéliens pour ce qui est du massacre à outrance et à répétition des civils libanais et palestiniens par dizaine de milliers au vu et au su de tous.

C'est faire montre d'un déficit de lisibilité géo-stratégique que de penser que cette sacrée foutaise qu'est le TPI a d'autres objectifs que de servir d'espace d'humiliation à ceux des hommes d'État qui se seront retrouvés en contradiction armée avec les visées de certaines puissances prédatrices.

Ayant en aversion l'injustice, je me demande comment ça se fait que Jean-Pierre Bemba, joliment surnommé bébé doc, soit mis aux arrêts pour des crimes perpétrés en RCA, et qu'il soit le seul dans ce cas; que l'ex président Ange Félix Patassé qui aurait fait appel à ses services, ou encore l'actuel président-putschiste François Bozizé, ne soient pas appelés à comparaître eux aussi. Pourquoi Nkunda Laurent (bandit rachitique) devrait-il être inculpé et pas les autres, tous ceux-là (pouvoir et opposition) qui concourent par jeu de massacres à rendre la vie impossible dans l'Est Congolais. Pourquoi aujourd'hui le président du Soudan Omar EL Bashir et pas les autres : rebelles du Sud Soudan et leurs soutiens dont le président Idriss Déby du Tchad.

Cette situation de deux poids deux mesures est inacceptable, et achève de convaincre que cette association de nuisance auto-constituée qu'est le TPI n'a aucunement pour vocation de faire la chasse aux bourreaux, elle a tout d'une farce à tête chercheuse, recevant des ordres des gouvernements qui l'entretiennent, dans le but de gêner, de faire diversion, bref de perdre du temps à tout le monde, détourner l'attention de l'essentiel, amener du monde à consacrer des énergies à réagir sur des choses idiotes.

Les chefs d'Etat africain pour la plupart ont pleinement conscience de la douce dangerosité de cette monstruosité juridique et communicationnelle, ils se devraient de penser à prendre les devants, lui denier la moindre once de reconnaissance, et pourquoi pas, s'en offrir un qui serait basé à Kigali, qui s'auto octroyerait une compétence universelle, délivrerait des mandats d'amener en-veux-tu-en-voilà à l'encontre de tous ceux-là nombreux qui leur rendent la vie infernale depuis la nuit des temps.

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