jeudi 30 octobre 2008

RDC : du très mauvais cinéma

Il est fait état de combats dans l’est de la RDC entre forces rebelles de Laurent Kunda et soldats gouvernementaux soutenus par les 17 000 hommes de la Monuc.

Ca doit faire plus de 5 ans que l’Onu a déployé l’artillerie lourde en RDC pour apporter de la paix dans ce pays. Le résultat est des plus médiocres. On a la nette impression que comme toujours, les choses se sont empirées, qu’ils y sont juste pour s’assurer que le pillage à vil prix des ressources de ce pays se fait dans des conditions les plus optimales.

Faut avoir un sens élevé de la retenue pour ne pas céder à la folle envie de crier son dégoût face à ce brigandage, cette bouffonnerie, cette insolence, cette démesure dans le braconnage systématique des ressources de la RDC qu’orchestre le cartel de nuisance pompeusement appelé communauté internationale.

La RDC vit des moments d’intenses souffrances. Il va être terriblement difficile pour ces populations sans un concours d’autres frères africains à s’extraire des griffes de ces comédiens de l’ONU : 50 ans d’analphabétisme, de paupérisation entretenue, de bêtisier politique ayant suffit à donner des 50 millions de congolais l’image d’un peuple sans relief, sans audace, se plaisant dans une sorte de congolisme primaire, improductif, aliénant, que d’aucuns plus incisifs trouveront moutonniers.

Je suis de ceux qui ont salué l’avènement du feu président Laurent Désiré Kabila. Il avait un côté guérillero, cultivé, fier, suffisant qui faisait beau à voir. L’unanimité gratuite de la communauté internationale contre lui m’a conforté dans l’idée que le Mzee devait être de ces hommes d’Etat qui ont choisi de servir d’abord les siens, de faire en sorte que ce qui sort de la terre du Congo profite en premier aux congolais.

L’assassinat du président Kabila dans un contexte trouble, m’a amené à m'éloigner de l’actualité viciée de ce pays pour un temps, question de voir ce que la suite nous réserverait. Nous y sommes.

La forte présence militaire de l’ONU, l’empressement des principales puissances du cartel onusien à envoyer des renforts supplémentaires sont des signes qui ne trompent pas de ce qu’est devenu l’espace théâtral congolais. Pour dire juste on a nettement la sensation que ceux qui étaient en grâce sous l’ex dictateur Mobutu, en disgrâce sous Kabila père, ont sous le règne du « fiston » - je ne sais par quelle alchimie géopoliticienne - repris possession et même amplifié la sphère d’influence et de brigandage qu’était le leur, et ce pour le plus grand malheur des 50 millions de congolais.

Hier ne sera pas comme aujourd’hui, ni aujourd’hui comme demain. Malgré la complexité du dossier congolais du fait de cette sensation d’indolence acceptée qui se dégage de la lecture on se fait de l’Homme congolais, les choses risquent se compliquer pour ceux qui s’étaient installés dans une assurance de devoir se la couler douce des richesses de ce pays frère meurtri.

Les tutsies ont eu à faire la démonstration dans l'adversité de ce quelque chose qui fait de vous un Homme. On leur reconnaît de la bravoure, de la hauteur, une certaine confiance en leurs aptitudes, un réel sens du don de soi.

Le hasard de l’histoire a voulu qu’ils fassent partie de la RDC. L’histoire aura retenu que la chute de Mobutu a pris naissance dans l’Est "tutsie" congolais. Kunda serait-t-il entrain de vouloir refaire le match ? en a-t-il les moyens ? est-ce necessaire ? Attendons de voir de quoi demain sera fait.

Ma position sur le sujet est simple : l’ONU n’a pas compétence pour régler nos problèmes. Elle en a fait la démonstration. Ce qui nous unit est plus fort que ce qui nous différencie. Si nous pensons œuvrer pour le bien du peuple, il n’y a absolument aucune raison que nous ne puissions nous asseoir autour de l’arbre à palabres et évoquer nos différends, souvent factices. Le président Gbagbo l’a fait pour la Côte d’ivoire. Les congolais devraient s’en inspirer. Le décalage « culturel » rend la chose terriblement improbable. Ne perdons pas espoir. Les temps changent.


3 commentaires:

  1. ou, RDC : un très mauvais remake...
    Si les états africains n'interviennent pas dignement et fermement dans ce scénario.

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  2. L'avenir appartient au pays et à ses habitants mais tant que la soif de pouvoir lier au luxe et a l'argent sera là il n'y aura pas de democratie pour le peuple.
    On change pas une pneu crevé pour en remettre un autre aussi crevé!
    Au lieu d'acheter des armes et de construire des villas luxueuses, des grosses voitures diplomatiques etc...
    Gad
    Ne serai il pas mieux de construire des écoles, des cultures de fruit, de bois, des fabriques, du tourisme....
    Avec le potenteil du pays!

    DEVELOPPEMENT DURABLE.

    Je dis ca au cas ou le prochains prétendant à la présidence lis ce texte!!!

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  3. C'est malheureux, mais c'est d'abord nous , nous africains qui sommes coupables de nos malheurs...Notre premier mal, c'est de penser que nous pouvons plus sans les autres, qui eux sont nos frères.Le deuxième mal, c'est que la grande majorité de nos politiques , deviennent des affairistes sur le dos de l'état et du contribuable, s'enrichir maintenant, ce qui conduit à vendre nos ressources.L'autre mal, c'est de penser que les autres sont moins intelligents que soi...Ayons du respect pour autrui, cet autrui c'est l'africain , le même africain du même pays que nous gouvernons, le reste suivra

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