dimanche 11 octobre 2009

Le Nobel s'offre à OBAMA

Paris le 10 octobre 2009

Barack Obama prix Nobel de la paix 2009, y'a pas de quoi sauter de joie. Quand on imagine que figurent parmi ceux qui l'ont reçu par le passé de "personnalités" politiques dont la sphère d'influence se limitaient à leurs villages.

Le mérite des membres du comité c'est d'avoir consacré Barack Obama très vite sur la base de la foi en ses qualités intrinsèques. C'eût été presque une insulte d'avoir à attendre qu'il fasse ce qu'il aura à faire pour les US et l'humanité avant de le lui conférer, un peu comme s'il était encore permis de douter de sa stature, de sa spécificité, de ce qu'il est.

Obama on l'a dit, procède comme peu d'hommes politiques. Il est humain et aborde les sujets avec cœur, raison, compassion, écoute et surtout... en Homme libre, libéré de la tutelle de ces nombreux lobby militaro-politico-industriels qui auront oeuvré et réussit à faire de nos hommes d'État des pantins, des opportunistes cyniques et rusés qui disent ce qu'ils ne pensent et pensent ce qu'ils ne disent.

La démarche particulière d'Obama, son approche amène beaucoup de personnes à s'interroger sur les sens, la liberté, la solidarité, les valeurs, la vie ensemble... d'où qu'on vienne, qui que nous soyions. Ce qu'il fait aujourd'hui est en parfait adéquation avec son histoire, avec ce qu'il a eu à faire lorsque jeune diplomé d'une prestigieuse université il aura préféré consacrer son talent à porter assistance à l'autre.

Obama tient un langage que l'on croyait réservé aux saints. Obama d'une certaine façon re-écrit le bréviaire oublié de ce que doit être un homme publique. Cette posture unique et accessible sans gros efforts est de celle qui vous change une société parce que adossée sur des choses simples, des pratiques ancrées en nous que nous nous surprenons à redécouvrir et qui nous procurent un plaisir et une assurance immédiats que nous pensions hors de portée.

Tout le mérite est aux membres du comité Nobel de l'avoir décelé et d'avoir compris que la personnalité, l'aura de cet Obama transcende les récompenses et qu'il faille la lui donner de suite au moment ou on s'y attend le moins, avant que son génie surpassant de loin tous les autres ne rendent ridicules une distinction a posteriori qui le mettrait dans le même panier que certains lauréats dont le plombier polonais Lech Walesa.

Obama, please, oublie le Nobel, reconcentre-toi sur ton job. Ce que tu fais et feras est assurément bon, parce que t'es quelqu'un de bien. Tu ne forces pas ton talent et ca se voit. Transcende l'émotion que peut susciter le Nobel, remets-toi de ce moment de célébration de tes talents, et fais ce que tu as à faire...

Comme le dit si bien une pub de chez toi : just do it !!!

samedi 26 septembre 2009

A qui doit profiter la taxe carbone ?

Paris le 26 septembre 2009

A qui doit profiter la taxe carbone ? Bien entendu à ceux qui polluent le moins, c'est à dire les pauvres paysans, agriculteurs et citoyens d'Afrique.

Leur taux de nuisance écologique est quasi nul. S'ils contribuaient à la dégradation de l'environnement autant que leurs camarades de contrées plus développées notre planète n'y survivrait pas.

Il est de bon sens que ceux là qui ne sont absolument pour rien dans le désordre écologique devraient être les premiers à bénéficier de la contribution qu'auraient à verser ceux qui polluent le plus. C'est le juste principe du bonus-malus. Sauf que dans la pratique ça n'est malheureusement pas le cas.

Qui pour élever la voix et plaider la cause de ces innocents qui doivent aujourd'hui se restreindre et payer pour ce dont ni eux, ni leurs parents, ni leurs arrières n'en sont responsables.

Que faire pour qu'on les entende et ne passe pas sous silence l'exigence de reconnaissance qui leur est due.

La question est posée. Elle mérite d'être relayée.

mercredi 23 septembre 2009

Carte blanche à OBAMA

Paris le 23/09/2009

Soyons clairs, qu'on se le dise : je suis de ceux qui, fort des premiers pas excellentissimes du président US Barack Obama auront choisi de lui concéder le droit à la faute, à l'erreur. Je me suis en outre imposé l'obligation quoi qu'il advienne, quoi qu'il fasse d'être de ses alliés, d'être du côté de ceux qui auront vu en lui autre chose qu'un banal homme politique, habile calculateur propulsé à la tête de l'exécutif comme peuvent l'être la très grande majorité des hommes politiques et chefs d'État d'ici et d'ailleurs.

Ayant cerné le quasi-divin esprit, bourré de bonté, de bon sens, de lucidité, de simplicité, d'intelligence qui habite ce grand homme que la providence nous a offert, je n'ai pas eu d'autres choix que de prendre conscience de la hauteur de l'homme, de faire acte d'allégeance à autant d'atouts réunis en un seul homme, et me ranger du côté de ses plus fervents supporteurs, d'autres préfèreront disciples, ce qui pour moi serait un compliment.

Le Christ (pour ceux qui l'ont connu) a été combattu, il n'y a pas de raison que Obama échappe à cette logique implacable qui voudrait que les forces du mal se liguent pour pas que le bien ne prenne possession des cœurs et des actions des humains.

Obama aura à faire face à ces cupides et cyniques va-t-en-guerre qui fort de leur pouvoir de nuisance et de leur emprise sur les instruments de propagande et de communication s'essayeront à semer le doute là où il n'y en pas, à faire passer le bien pour le mal et ce pour pas que l'opinion retienne de cet homme ce qu'il a d'essentiel et de hautement distinctif.

La question n'est plus de savoir si on est pour ou contre Obama, mais de se dire : que dois-je faire dans mon petit coin pour que son message porte autour de moi voire un peu au délà ?

Pendant j'y pense, pourquoi ne pourrais-je pas imprimer quelques tee-shirts avec des motifs bien choisis et consacrer un ou deux de mes week-end à les distribuer Gratis au marché (Chateau d'eau, Chateau rouge...) par exemple.

Alors ???

lundi 14 septembre 2009

Changer l'homme africain

Paris, 14/09/2009

Un adage dit on a les dirigeants que l’on mérite. Ça n'est pas totalement faux.

Il importe que chacun pris individuellement se demande ce qu’il fait pour son pays pour son continent afin que l'idéal dont il rêve y prenne pied.

Il est urgent que nous donnions corps à ce qui nous anime, que nous soyons acteurs engagés de notre avenir commun. Que nous cessions de penser que la finalité de nos actes, de nos ambitions se résume à offrir un meilleur avenir à notre embryon familial, peu importe l'état de délabrement de la société dans laquelle nous évoluons. C'est parce que nous procédons de cette approche que notre système produit d'hommes cyniques prêts à se liguer avec l'autre pour brader terres, ressources, offrir paupérisation, misère, économie de subsistance et de mort à ses semblables, ses frères de religion, de culture, de sang et de race.

Pour changer l'Afrique il faudrait que dès maintenant nous changions de perspective, que nous soyons acteurs désintéressés, que nous marquions les esprits, les coeurs par ce que nous ferons ; que nous nous sentions solidaires des souffrances des nôtres, que nous réalisions et prêchions par l'exemple, que nous nous comportions comme des "évangélistes", des adeptes zélés de ce que nous aurons érigé en « nouvelle religion » : la renaissance africaine.

C'est parce que nous changerons de perspective que l'Afrique changera. Il faut du monde pour impulser le mouvement. Nous affirmions vouloir du bien pour notre continent ? et bien l'occasion nous est offerte de le matérialiser chacun à sa manière.

400 ans de perte de repères ne se répare pas en un jour. Il nous faudra de l’abnégation, de l'engagement, d'un sens du sacrifice affirmé, pour qu'une nouvelle génération patriotique, dévouée, humaniste, engagée émerge.

A nous de préparer le terrain. De commencer aujourd’hui en ayant conscience que les fruits ne porteront qu'au bout de 5-15-25-50-100-150 ans. Si rien n'est fait dès maintenant, le fossé ira encore plus grandissant et nos enfants, petits enfants auront à faire face non seulement à la part de labeur qui leur revient de droit, mais pire, au lourd fardeau que par inconscience, insouciance, désinvolture, égoïsme, stupidité nous leur aurions refiler.

Il faut que nous arrêtions avec ce cycle de l'irresponsabilité qui consiste à jouir maintenant, refuser de faire notre part de sacrifice, et laisser en héritage aux générations a venir un poids si lourd qu'ils n'auront d'autres choix que de baisser les bras et assister impuissants au « doux » processus d'extinction de la race noire pour incompétence génétique.

Il est de la responsabilité des élites, donc nous, d'amorcer le reflux, de prendre part à l'œuvre salutaire de mobilisation des énergies, de conscientisation, d'éducation dont a besoin notre continent.

Il va falloir que nous apprenions à réfléchir, agir au-delà de l’instant présent, que nous acceptions, intégrions le fait que nous pourrions initier des œuvres qui ne trouveront leur aboutissement que deux ou trois générations plus tard, que nous préparions dès maintenant les fondations (fut-elles minimalistes), que nous fixions les cadres dans tous les domaines (art, philosophie, sciences, mathématiques, histoire, littérature, urbanisme, éducation…) en poussant aussi loin que possible nos horizons temporels, convaincus que le temps est un allié pour peu qu’on en prenne conscience et que l’on fasse montre d’esprit de transcendance.

Nos enfants, petits fils, arrières petits fils, arrières arrières petits fils nous en seront reconnaissants d’avoir inversé la tendance. Nous n’aurions fait que notre boulot. Nous n’y sommes pas encore hélas. Rien n’est perdu. Le débat est ouvert. Place au zèle, à l’action. Tous sommes concernés.

jeudi 10 septembre 2009

Réflexion sur le bien et le mal

Paris, 09/09/2009

J'ai choisit de prendre du recul par rapport au vécu de l'actualité. Ça ne fut pas facile à endosser, ça m’aura permis de grandir dans la compréhension du monde, des faits et des hommes.

Je viens d'Afrique, un continent martyre, martyrisé où on a l'impression que les forces du mal coalisés s'y sont donnés rendez-vous pour infliger « une de ces leçons » aux pauvres bougres qui y vivent.

Ça fait plus de 400 ans que ça dure. Grâce au net, à la démocratisation de l'accès au savoir, on en sait beaucoup sur qui fait quoi, comment et pourquoi. On connaît mieux leurs techniques, leurs relais, on arrive à anticiper sur ce qu'ils feront, sur ce qu'en diront les médias, la communauté internationale, et sur ce que sera la vie après que le forfait fût commis.

Y’en a qui ont une si bonne maîtrise de l’humain, qu’ils ont compris que ce qui compte c’est pas la sophistication que l’on met dans ce que l’on fait, c’est juste de faire ce dont on a envie et se donner les moyens de faire face à ce qu’il adviendra. L’essentiel étant d’être celui ou de ceux qui mènent la danse quoi qu’il en coûte. Le temps, l’oubli, la lassitude et le pardon se chargeant de gommer nos pires crimes et méfaits.

Après avoir longtemps via cette tribune hurlé aux loups, dévoilé ces plans machiavéliques en espérant qu'ils n'auront pas le courage morbide de mettre en exécution ce dont on aura anticipé, il se trouve que non, que ces gens opèrent comme si vous n'existiez pas, sûrs de leurs faits, de leurs pouvoirs, insensibles aux jérémiades de gros naïfs inoffensifs qui auront choisi pour arme de combat la dénonciation virtuelle, solitaire.

Après avoir observé, enduré, halluciné face à la récurrence de la manifestation la plus brutale de la cruauté humaine en terre d’Afrique, j'en suis arrivé à la simplissime conclusion que les faits nous dénonçons sont la conséquence de l'esprit du mal qui aura trouvé en beaucoup d'humains, qu’ils soient noirs, métis, jaunes, oranges, grands, gras, petits, chrétiens, musulmans, blancs, juifs, animistes… des terrains fertiles dans l'accomplissement d'actes odieux dont on a du mal à comprendre qu'un homme doté de raison puisse les commettre.

Des hommes de qualité on en trouve dans toutes les régions, tous les continents, toutes les races. La réciproque est hélas aussi vraie. Des méchants et cyniques, on les retrouve partout.

Les malheurs de l'Afrique ne sont pas à imputer aux occidentaux dans leur ensemble, ils sont dus au fait que de cyniques maîtres à penser, sans scrupules, européens pour la plupart et ayant des relais malfaisant au sein d’appareils d'État de leurs pays ont choisit l'Afrique pour champ de tir en s'adossant sur ceux d'entre nous qui auront cédé à la tentation du mal parce que formatés ou prédisposés à cet effet.

La conséquence pour l'Afrique est terrible. Le combat pour un mieux vivre en Afrique sera celui du bien contre le mal.

Il s'agit d'un vaste chantier qui heureusement vu sous cet angle s'annonce moins compliqué, plus ouvert que la vision frustratoire beaucoup - non sans arguments - ont eu de réduire le mal être africain à une conspiration occidentale, faisant ainsi le jeu des cyniques d’ici et de là bas.

Les temps changent. Changeons de perspective, les choses iront mieux.

lundi 13 juillet 2009

Obama : Le discours d'Accra

Douala, 13 juillet 2009

Ci-après un transcript officiel du premier discours africain du président Barack Obama.

Ce discours regorge de tellement de choses, de promesses, de modèles qui m'ont interpellé et m'ont amené à sortir pour un temps de ce temps de silence, de méditation, de réflexion sur le monde, l'Afrique, les sens et les valeurs je me suis imposé.

Bonne lecture.

(Début de la transcription)

La Maison-Blanche
Bureau du secrétaire de presse
Le 11 juillet 2009

DISCOURS DU PRÉSIDENT AU PARLEMENT GHANÉEN

Palais international des congrès

Accra (Ghana)



Le président : (Son d'une trompette.) Ça me plaît ! Merci, merci. Je pense que notre Congrès a besoin d'une de ces trompettes. J'aime bien le son, cela me rappelle Louis Armstrong.

Bon après-midi à tous. C'est un grand honneur pour moi d'être à Accra et de parler aux représentants du peuple ghanéen. Je suis très reconnaissant de l'accueil que j'ai reçu, tout comme le sont Michelle, Malia et Sasha Obama. L'histoire ghanéenne est riche, les liens entre nos deux pays sont forts, et je suis fier que ce soit ma première visite en Afrique subsaharienne en qualité de président des États-Unis d'Amérique.

Je voudrais remercier la présidente et tous les membres de la Chambre des représentants de nous accueillir aujourd'hui. Je voudrais remercier le président Mills pour ses qualités extraordinaires de direction. Aux anciens présidents - Jerry Rawlings, l'ancien président Kufuor - au vice-président, au président de la Cour suprême, je vous remercie tous pour votre hospitalité extraordinaire et pour les merveilleuses institutions que vous avez bâties au Ghana.

Je vous parle à la fin d'un long voyage. Je l'ai commencé en Russie par une réunion au sommet entre deux grandes puissances. Je me suis rendu en Italie pour la réunion des grandes puissances économiques du monde. Et me voici, enfin, au Ghana, pour une simple raison : le XXIe siècle sera influencé par ce qui se passera non seulement à Rome ou à Moscou ou à Washington, mais aussi à Accra.

C'est la simple vérité d'une époque où nos connexions font disparaître les frontières entre les peuples. Votre prospérité peut accroître la prospérité des États-Unis. Votre santé et votre sécurité peuvent contribuer à la santé et à la sécurité du monde. Et la force de votre démocratie peut contribuer à la progression des droits de l'homme pour tous les peuples.

Je ne considère donc pas les pays et les peuples d'Afrique comme un monde à part ; je considère l'Afrique comme une partie fondamentale de notre monde interconnecté, comme un partenaire des États-Unis en faveur de l'avenir que nous souhaitons pour tous nos enfants. Ce partenariat doit se fonder sur la responsabilité mutuelle et sur le respect mutuel : c'est ce dont je tiens à vous parler aujourd'hui.

Nous devons partir du principe qu'il revient aux Africains de décider de l'avenir de l'Afrique.

Je dis cela en étant pleinement conscient du passé tragique qui hante parfois cette partie du monde. Après tout, j'ai du sang africain dans les veines, et l'histoire de ma famille englobe aussi bien les tragédies que les triomphes de l'histoire de l'Afrique dans son ensemble.

Certains d'entre vous savent que mon grand-père était cuisinier chez des Britanniques au Kénya, et bien qu'il fût un ancien respecté dans son village, ses employeurs l'ont appelé « boy » pendant la plus grande partie de sa vie. Il était à la périphérie des luttes en faveur de la libération du Kénya, mais il a quand même été incarcéré brièvement pendant la période de répression. Durant sa vie, le colonialisme n'était pas simplement la création de frontières artificielles ou de termes de l'échange inéquitables ; c'était quelque chose que l'on éprouvait dans sa vie personnelle jour après jour, année après année.

Mon père a grandi dans un tout petit village où il gardait des chèvres, à une distance impossible des universités américaines où il irait faire des études. Il est devenu adulte à un moment de promesse extraordinaire pour l'Afrique. Les luttes de la génération de son propre père ont donné naissance à de nouveaux États, en commençant ici au Ghana. Les Africains s'éduquaient et s'affirmaient d'une nouvelle façon. L'histoire était en marche.

Toutefois, malgré les progrès obtenus - et il y a eu des progrès considérables dans certaines parties de l'Afrique - nous savons aussi que cette promesse est encore loin de se réaliser. Des pays tels que le Kénya, dont le revenu par habitant était supérieur à celui de la Corée du Sud lorsque je suis né, ont été fortement distancés. Les maladies et les conflits ont ravagé plusieurs régions du continent africain.

Dans de nombreux pays, l'espoir de la génération de mon père a cédé la place au cynisme, voire au désespoir. Certes, il est facile de pointer du doigt et de rejeter la responsabilité de ces problèmes sur d'autres. Il est vrai qu'une carte coloniale qui n'avait guère de sens a contribué à susciter des conflits, et l'Occident a souvent traité avec l'Afrique avec condescendance, à la quête de ressources plutôt qu'en partenaire. Cependant, l'Occident n'est pas responsable de la destruction de l'économie zimbabwéenne au cours des dix dernières années, ni des guerres où des enfants sont enrôlés comme soldats. Durant la vie de mon père, ce sont en partie le tribalisme et le népotisme dans un Kénya indépendant qui, pendant longtemps, ont fait dérailler sa carrière, et nous savons que cette forme de corruption est toujours un fait quotidien de la vie d'un trop grand nombre de personnes.

Or, nous savons que ce n'est pas là toute l'histoire. Ici au Ghana, vous nous montrez un aspect de l'Afrique qui est trop souvent négligé par un monde qui ne voit que les tragédies ou la nécessité d'une aide charitable. Le peuple ghanéen a travaillé dur pour consolider la démocratie, au moyen de passages pacifiques répétés du pouvoir, même à la suite d'élections très serrées. Et à cet égard, je voudrais dire que la minorité mérite tout autant de louanges que la majorité. Grâce à une meilleure gouvernance et au rôle de la société civile naissante, l'économie ghanéenne a enregistré un taux de croissance impressionnant.

Ce progrès ne possède sans doute pas l'aspect dramatique des luttes de libération du XXe siècle, mais que personne ne s'y trompe : il sera, en fin de compte, plus significatif. Car de même qu'il est important de se soustraire au contrôle d'une autre nation, il est encore plus important de se forger sa propre nation.

C'est pourquoi je suis convaincu que la période actuelle est tout aussi prometteuse pour le Ghana et pour l'Afrique que celle pendant laquelle mon père est devenu adulte et que de nouveaux États sont apparus. C'est une nouvelle période de grande promesse. Seulement cette fois-ci, nous avons appris que ce ne seront pas de grandes personnalités telles que Nkrumah et Kenyatta qui décideront du destin de l'Afrique. Ce sera vous, les hommes et les femmes du Parlement ghanéen et le peuple que vous représentez. Ce seront les jeunes, débordant de talent, d'énergie et d'espoir, qui pourront revendiquer l'avenir que tant de personnes des générations précédentes n'ont jamais réalisé.

Maintenant, pour réaliser cette promesse, nous devons tout d'abord reconnaître une vérité fondamentale à laquelle vous avez donné vie au Ghana, à savoir que le développement dépend de la bonne gouvernance. C'est l'ingrédient qui fait défaut dans beaucoup trop de pays depuis bien trop longtemps. C'est le changement qui peut déverrouiller les potentialités de l'Afrique. Enfin, c'est une responsabilité dont seuls les Africains peuvent s'acquitter.

Quant aux États-Unis et au reste de l'Occident, notre engagement ne doit pas se mesurer uniquement à l'aune des dollars que nous dépensons. Je me suis engagé à augmenter fortement notre aide à l'étranger, ce qui correspond à l'intérêt de l'Afrique et à celui des États-Unis. Toutefois, le véritable signe de réussite n'est pas de savoir si nous sommes une source d'aide perpétuelle qui aide les gens à survivre tant bien que mal, mais si nous sommes des partenaires dans la création des capacités nécessaires pour un changement transformateur.

Cette responsabilité mutuelle doit être le fondement de notre partenariat. Aujourd'hui, je parlerai tout particulièrement de quatre domaines qui sont essentiels pour l'avenir de l'Afrique et de tous les pays en développement : la démocratie, les possibilités économiques, la santé et le règlement pacifique des conflits.

Premièrement, nous devons soutenir les démocraties puissantes et durables.

Comme je l'ai dit au Caire, chaque nation façonne la démocratie à sa manière, conformément à ses traditions. Mais l'histoire prononce un verdict clair : les gouvernements qui respectent la volonté de leur peuple, qui gouvernent par le consentement et non par la coercition, sont plus prospères, plus stables et plus florissants que ceux qui ne le font pas.

Il ne s'agit pas seulement d'organiser des élections - il faut voir ce qui se passe entre les scrutins. La répression revêt de nombreuses formes et trop de pays, même ceux qui tiennent des élections, sont en proie à des problèmes qui condamnent leur peuple à la pauvreté. Aucun pays ne peut créer de richesse si ses dirigeants exploitent l'économie pour s'enrichir personnellement, ou si des policiers peuvent être achetés par des trafiquants de drogue. Aucune entreprise ne veut investir dans un pays où le gouvernement se taille au départ une part de 20 %, ou dans lequel le chef de l'autorité portuaire est corrompu. Personne ne veut vivre dans une société où la règle de droit cède la place à la loi du plus fort et à la corruption. Ce n'est pas de la démocratie, c'est de la tyrannie, même si de temps en temps on y sème une élection ça et là, et il est temps que ce style de gouvernement disparaisse.

En ce XXIe siècle, des institutions capables, fiables et transparentes sont la clé du succès - des parlements puissants et des forces de police honnêtes ; des juges et des journalistes indépendants ; un secteur privé et une société civile florissants, ainsi qu'une presse indépendante. Tels sont les éléments qui donnent vie à la démocratie, parce que c'est ce qui compte dans la vie quotidienne des gens.

Les Ghanéens ont à maintes reprises préféré le droit constitutionnel à l'autocratie, et ont fait preuve d'un esprit démocratique qui permet à leur énergie de se manifester. Nous le voyons dans les dirigeants qui acceptent la défaite gracieusement - le fait que les concurrents du président Mills se tenaient là à ses côtés lorsque je suis descendu de l'avion en dit long sur le Ghana - et dans les vainqueurs qui résistent aux appels à l'exercice de leur pouvoir contre l'opposition de manière injuste. Nous voyons cet esprit se manifester dans les journalistes courageux comme Anas Aremeyaw Anas, qui a risqué sa vie pour relater la vérité. Nous le voyons dans des policiers comme Patience Quaye, qui a contribué à faire traduire en justice le premier trafiquant d'êtres humains au Ghana. Nous le voyons dans les jeunes qui s'élèvent contre le népotisme et qui participent à la vie politique.

Dans toute l'Afrique, nous avons vu de multiples exemples de gens qui prennent leur destinée en main et qui opèrent des changements à partir de la base. Nous l'avons vu au Kénya, où la société civile et le secteur privé se sont unis pour aider à stopper la violence postélectorale. Nous l'avons vu en Afrique du Sud, où plus des trois quarts des citoyens ont voté dans la dernière élection, la quatrième depuis la fin de l'apartheid. Nous l'avons vu au Zimbabwé, où le Réseau de soutien au vote a bravé la brutale répression pour faire valoir le principe selon lequel le droit de vote d'un citoyen est sacré.

Alors ne vous y trompez pas : l'histoire est du côté de ces courageux Africains, et non dans le camp de ceux qui se servent de coups d'État ou qui modifient les constitutions pour rester au pouvoir. L'Afrique n'a pas besoin d'hommes forts, mais de fortes institutions.

L'Amérique ne cherchera pas à imposer un système quelconque de gouvernement à aucune autre nation. La vérité essentielle de la démocratie est que chaque nation détermine elle-même son destin. Ce que fera l'Amérique, en revanche, ce sera d'accroître son aide aux personnes et aux institutions responsables, en mettant l'accent sur l'appui à la bonne gouvernance : aux parlements, qui maîtrisent les abus de pouvoir et s'assurent que les voix de l'opposition peuvent s'exprimer ; à la règle de droit, qui garantit l'égalité de tous devant la justice ; à la participation civile, afin que les jeunes soient actifs dans la vie politique ; et à des solutions concrètes à la corruption telles que l'expertise comptable, l'automatisation des services, le renforcement des lignes d'appel d'urgence, la protection de ceux qui dénoncent les abus afin de promouvoir la transparence, et la responsabilité.

Et cette aide, nous la fournissons. J'ai demandé à mon gouvernement d'accorder davantage d'attention à la corruption dans notre rapport sur les droits de l'homme. Tous les gens devraient avoir le droit de démarrer une entreprise ou d'obtenir une éducation sans avoir à verser de pots-de-vin. Nous avons le devoir de soutenir ceux qui agissent de façon responsable et d'isoler ceux qui ne le font pas, et c'est exactement ce que fera l'Amérique.

Cela nous conduit directement à notre deuxième domaine de coopération - le soutien à un développement qui offre des débouchés aux gens.

Avec une meilleure gouvernance, je ne doute pas que l'Afrique tiendra sa promesse de créer une plus vaste base pour la prospérité. Témoin en est le succès extraordinaire d'Africains dans mon propre pays d'Amérique. Ils se portent très bien. Ils ont donc le talent et ils possèdent l'esprit d'entreprise - la question est de savoir comment s'assurer qu'ils réussissent ici dans leur pays d'origine. Ce continent est riche en ressources naturelles. Et que ce soient des chefs d'entreprises spécialisées dans la téléphonie portable ou des petits agriculteurs, les Africains ont montré leur capacité et leur volonté de créer leurs propres possibilités. Mais il faut également rompre avec de vieilles habitudes. La dépendance vis-à-vis des matières premières - ou d'un seul produit d'exportation - a tendance à concentrer la richesse au sein d'une minorité, laissant la majorité vulnérable à la récession.

Au Ghana, par exemple, le pétrole crée de magnifiques possibilités, et vous vous êtes préparés à ces nouveaux revenus de façon responsable. Mais comme le savent de nombreux Ghanéens, le pétrole ne peut pas simplement remplacer le cacao. De la Corée du Sud à Singapour, l'histoire montre que les pays réussissent lorsqu'ils investissent dans la société et dans leur infrastructure ; lorsqu'ils multiplient les industries d'exportation, se dotent d'une main-d'œuvre qualifiée et font de la place aux petites et moyennes entreprises créatrices d'emplois.

Alors que les Africains se rapprochent de cette promesse, l'Amérique va leur tendre la main de façon plus responsable. En réduisant les sommes qui vont aux consultants occidentaux et au gouvernement, nous voulons mettre plus de ressources entre les mains de ceux qui en ont besoin, tout en apprenant aux gens à faire plus pour eux-mêmes. C'est pourquoi notre initiative de 3,5 milliards de dollars en faveur de la sécurité alimentaire est axée sur de nouvelles méthodes et technologies agricoles, et non pas sur la simple expédition de biens et services américains vers l'Afrique. L'aide n'est pas une fin en soi. L'objectif de l'aide à l'étranger doit être de créer les conditions dans lesquelles elle ne sera plus nécessaire. Non seulement je veux voir les Ghanéens autosuffisants sur le plan alimentaire, je veux vous voir exporter des produits alimentaires à d'autres pays et gagner de l'argent. Cela, vous le pouvez.

Certes, l'Amérique peut faire plus pour promouvoir le commerce et les investissements. Les pays riches doivent réellement ouvrir leurs portes aux biens et services de l'Afrique d'une manière significative. Ce sera d'ailleurs un des engagements de mon gouvernement. Et là où il y a une bonne gouvernance, nous pouvons étendre la prospérité par le truchement de partenariats entre les secteurs public et privé qui investiront dans l'amélioration des routes et des réseaux électriques ; de programmes de formation qui apprendront aux gens comment développer leur entreprise ; et de services financiers non seulement pour les villes mais pour les régions pauvres et les zones rurales. Cela aussi dans notre propre intérêt - parce que si les gens se sortent de la pauvreté et que de la richesse se crée en Afrique, il s'ensuit que de nouveaux marchés s'ouvriront pour nos propres produits. Tout le monde y gagne.

Un secteur qui représente à la fois un danger indéniable et une promesse extraordinaire est celui de l'énergie. L'Afrique émet moins de gaz à effet de serre que toute autre région du monde, mais elle est la plus menacée par le changement climatique. Une planète qui se réchauffe propagera les maladies, réduira les ressources en eau, épuisera les récoltes, et créera les conditions favorables à plus de famine et plus de conflits. Nous avons tous - en particulier le monde développé - le devoir de ralentir ces tendances, en réduisant les effets du changement climatique et en changeant la façon dont nous utilisons l'énergie. Mais nous pouvons également coopérer avec les Africains pour transformer cette crise en occasion de progrès.

Ensemble, nous pouvons coopérer en faveur de notre planète et de la prospérité, et aider les pays à accroître leur accès à l'énergie tout en sautant, en contournant les phases les plus polluantes du développement. Pensez-y : dans l'ensemble de l'Afrique, il existe de l'énergie éolienne et solaire en abondance, ainsi que de l'énergie géothermique et des biocarburants. De la vallée du Rift aux déserts de l'Afrique du Nord ; de la côte de l'Afrique de l'Ouest aux récoltes de l'Afrique du Sud - les dons inépuisables que procure la nature à l'Afrique peuvent lui permettre de créer sa propre énergie et d'exporter de l'énergie propre et rentable à l'étranger.

Il ne s'agit pas seulement de chiffres de croissance sur un bilan comptable. Il s'agit de savoir si un jeune doté d'une éducation peut trouver un emploi qui lui permettra de nourrir sa famille ; si un agriculteur peut amener ses produits au marché ; ou si un homme d'affaires armé d'une bonne idée peut démarrer une entreprise. Il s'agit de la dignité du travail. Il s'agit d'une chance que doivent pouvoir saisir les Africains au XXIe siècle.

De même que la gouvernance est une condition essentielle du progrès économique, elle revêt également une importance cruciale dans le troisième domaine que je voudrais à présent aborder, l'amélioration de la santé publique.

Ces dernières années, des progrès énormes ont été accomplis dans certaines parties de l'Afrique. Les gens sont beaucoup plus nombreux à vivre avec le VIH/sida de manière productive et à obtenir les médicaments qu'il leur faut. Je viens de visiter une merveilleuse clinique, un hôpital spécialisé dans la santé maternelle. Mais trop d'Africains périssent toujours de maladies qui ne devraient pas les tuer. Lorsque des enfants meurent d'une piqûre de moustique et que des mères succombent lors d'un accouchement, nous savons qu'il reste des progrès à faire.

Or du fait des incitations, souvent fournies par les pays donateurs, beaucoup de médecins et d'infirmiers africains s'en vont à l'étranger, ou travaillent à des programmes qui luttent contre une maladie unique. Cette situation crée des lacunes en matière de soins primaires et de prévention de base. Par ailleurs, il appartient à tout un chacun de faire sa part. Il faut faire des choix responsables de nature à prévenir la propagation de la maladie et à promouvoir la santé publique dans la collectivité et dans le pays.

Ainsi, d'un bout à l'autre de l'Afrique, nous voyons des exemples de gens qui s'attaquent à ces problèmes. Au Nigéria, des chrétiens et des musulmans ont mis en place un programme interconfessionnel de lutte contre le paludisme qui est un modèle de coopération. Ici au Ghana et dans toute l'Afrique, nous observons des idées novatrices visant à combler les lacunes du système de santé, par exemple des initiatives d'échanges d'informations médicales par Internet qui permettent à des médecins exerçant dans de grandes villes d'aider ceux des petites agglomérations.

Les États-Unis appuieront ces efforts dans le cadre d'une stratégie de santé exhaustive et mondiale. Car au XXIe siècle, nous sommes appelés à agir selon notre conscience mais aussi dans notre intérêt commun. Lorsqu'un enfant meurt à Accra d'une maladie évitable, cela nous diminue partout. Lorsque dans un coin quelconque du monde on néglige de s'attaquer à une maladie, nous savons qu'elle peut se propager à travers les océans et d'un continent à l'autre.

C'est pourquoi mon gouvernement s'est engagé à consacrer 63 milliards de dollars à relever ces défis - 63 milliards de dollars. En nous fondant sur les solides efforts du président Bush, nous poursuivrons la lutte contre le VIH/sida. Nous ne cesserons de chercher à enrayer la mortalité due au paludisme et à la tuberculose et nous travaillerons à éradiquer la polio. Il ne s'agit d'ailleurs pas de s'attaquer aux maladies isolément : nous investirons dans des systèmes de santé publique à même de prévenir la maladie et de promouvoir le bien-être, en mettant l'accent sur la santé maternelle et infantile.

En même temps que nous unissons nos efforts en faveur d'une meilleure santé, nous devons également stopper la destruction causée non pas par la maladie, mais par les êtres humains. C'est pourquoi le dernier domaine que je vais aborder se rapporte aux conflits.

Soyons bien clairs : l'Afrique ne correspond pas à la caricature grossière d'un continent perpétuellement en guerre. Mais si l'on est honnête, pour beaucoup trop d'Africains, le conflit fait partie de la vie ; il est aussi constant que le soleil. On se bat pour des territoires et on se bat pour des ressources. Et il est toujours trop facile à des individus sans conscience d'entraîner des communautés entières dans des guerres entre religions et entre tribus.

Tous ces conflits pèsent sur l'Afrique comme un véritable boulet. Nous sommes tous répartis selon nos identités diverses, de tribu et d'ethnie, de religion et de nationalité. Mais se définir par son opposition à une personne d'une autre tribu, ou qui vénère un prophète différent, cela n'a aucune place au XXIe siècle. La diversité de l'Afrique devrait être source de force et non facteur de division. Nous sommes tous enfants de Dieu. Nous partageons tous des aspirations communes : vivre dans la paix et dans la sécurité ; avoir accès à l'éducation et à la possibilité de réussir ; aimer notre famille, notre communauté et notre foi. Voilà notre humanité commune.

C'est la raison pour laquelle nous devons nous élever contre l'inhumanité parmi nous. Il n'est jamais justifiable - jamais justifiable - de cibler des innocents au nom d'une idéologie. C'est un arrêt de mort, pour toute société, que de forcer des enfants à tuer dans une guerre. C'est une marque suprême de criminalité et de lâcheté que de condamner des femmes à l'ignominie continuelle et systémique du viol. Nous devons rendre témoignage de la valeur de chaque enfant au Darfour et de la dignité de chaque femme au Congo. Aucune religion, aucune culture ne doit excuser les atrocités qui leur sont infligées. Nous devons tous rechercher la paix et la sécurité nécessaires au progrès.

On voit d'ailleurs des Africains se mobiliser pour cet avenir. Ici aussi, au Ghana, nous vous voyons contribuer à montrer la voie. Soyez fiers, Ghanéens, de vos contributions au maintien de la paix au Congo, au Libéria ou encore au Liban, ainsi que de votre résistance au fléau du trafic de stupéfiants. Nous nous félicitons des mesures que prennent des organisations telles que l'Union africaine et la CEDEAO en vue de mieux régler les conflits, de maintenir la paix et de soutenir ceux qui sont dans le besoin. Et nous encourageons la vision d'un cadre sécuritaire régional puissant, capable de mobiliser une force efficace et transnationale lorsque cela s'avère nécessaire.

Il incombe aux États-Unis de travailler avec vous en tant que partenaire à promouvoir cette vision, non seulement par des paroles mais aussi par des appuis qui renforcent les capacités de l'Afrique. Lorsqu'il y a génocide au Darfour ou des terroristes en Somalie, ce ne sont pas simplement des problèmes africains : ce sont des défis mondiaux à la sécurité, exigeant une riposte mondiale.

C'est pourquoi nous sommes prêts à agir en partenariat, tant par la diplomatie que par l'assistance technique et l'appui logistique, et que nous soutiendrons les efforts visant à contraindre les criminels de guerre à rendre des comptes. En outre, je tiens à le dire clairement : notre Commandement pour l'Afrique ne vise pas à prendre pied sur le continent, mais à relever ces défis communs afin de renforcer la sécurité des États-Unis, de l'Afrique et du reste du monde.

À Moscou, j'ai parlé de la nécessité d'un système international où les droits universels des êtres humains soient respectés et où les violations de ces droits soient combattues. Ceci doit inclure un engagement à soutenir ceux qui règlent les conflits pacifiquement, à sanctionner et à arrêter ceux qui ne le font pas, et à aider ceux qui ont souffert. Mais en fin de compte, ce seront des démocraties dynamiques telles que le Botswana et le Ghana qui diminueront les causes de conflit et élargiront les frontières de la paix et de la prospérité.

Comme je l'ai déjà dit, l'avenir de l'Afrique appartient aux Africains. Les peuples d'Afrique sont prêts à revendiquer cet avenir. Dans mon pays, les Afro-Américains - dont un grand nombre d'immigrés récents - réussissent dans tous les secteurs de la société. Cela, nous l'avons accompli en dépit d'un passé difficile et nous avons puisé notre force dans notre héritage africain. Avec de puissantes institutions et une ferme volonté, je sais que les Africains peuvent réaliser leurs rêves à Nairobi et à Lagos, à Kigali et à Kinshasa, à Harare et ici-même à Accra.

Vous savez, il y a cinquante-deux ans, les yeux du monde étaient rivés sur le Ghana. Et un jeune prédicateur du nom de Martin Luther King est venu ici, à Accra, pour voir amener les couleurs de l'Union Jack et hisser le drapeau du Ghana. Cet événement précédait la Marche sur Washington et l'aboutissement du mouvement des droits civiques dans mon pays. On a demandé à Martin Luther King quel sentiment lui avait inspiré la vue de la naissance d'une nation, et il a répondu : « Cela renforce ma conviction que la justice finit toujours par triompher. »

Aujourd'hui, ce triomphe doit être, une fois de plus, renouvelé, et c'est vous qui le devrez le faire. Ici, je m'adresse particulièrement aux jeunes, à travers toute l'Afrique et ici-même au Ghana. Dans des endroits comme le Ghana, vous représentez plus de la moitié de la population.

Et voici ce que vous devez savoir : le monde sera ce que vous en ferez. Vous avez le pouvoir de responsabiliser vos dirigeants et de bâtir des institutions qui servent le peuple. Vous pouvez servir vos communautés et mettre votre énergie et votre savoir à contribution pour créer de nouvelles richesses ainsi que de nouvelles connexions avec le monde. Vous pouvez conquérir la maladie, mettre fin aux conflits et réaliser le changement à partir de la base. Vous pouvez faire tout cela. Oui, vous le pouvez. Car en ce moment précis, l'histoire est en marche.

Mais ces choses ne pourront se faire que si vous saisissez la responsabilité de votre avenir. Ce ne sera pas facile. Cela exigera du temps et des efforts. Il y aura des souffrances et des revers. Mais je puis vous promettre ceci : l'Amérique vous accompagnera tout le long du chemin, en tant que partenaire ; en tant qu'amie. Cependant, le progrès ne viendra de nulle part ailleurs, il doit découler des décisions que vous prendrez, des actions que vous engagerez et de l'espoir que vous porterez dans votre cœur.

Ghana, la liberté est votre héritage. À présent, c'est à vous que revient la responsabilité de bâtir sur cette fondation de liberté. Si vous le faites, nous pourrons, bien des années plus tard, nous remémorer des lieux comme Accra et nous dire que c'est à ce moment-là que la promesse s'est réalisée, que la prospérité s'est forgée, que la douleur a été surmontée et qu'une nouvelle ère de progrès a débuté. Ce moment peut être celui où nous verrons, une fois de plus, triompher la justice. Oui, nous le pouvons. Merci beaucoup. Que Dieu vous bénisse. Je vous remercie.

(Fin de la transcription)

lundi 30 mars 2009

France-Mayotte : Abus de faiblesse

Paris, 30 mars 2009

France hypocrite, France cupide, France mensonge, on n’a pas de mots assez forts pour qualifier l’énorme viol d’identité que le France commet en pleine lumière du 21ème siècle à Mayotte au vu et au su de tous.

Ça est hallucinant, qu’au moment où les Antilles s’ouvrent à la réalité de la condition animale dans laquelle les a confiné une politique de déshumanisation aboutie, ça est incroyable qu’au moment il a été donné au monde entier de se rendre compte de la réalité du drame qu’ont eu à endurer des générations d’antillais formatés pour être des sous-hommes, des bons à rien, ça est insoutenable que les politiques Français instruits du précédent antillais aient l’audace de proposer à Mayotte le même scénario de non-avenir que celui qu’elle a superbement déroulé en Guadeloupe.

Que des hommes politiques français, censés être doués de raison, initient une telle connerie au moment où les autres ont cerné leur art abouti de la duperie voilà qui est incompréhensible, confirme leur cécité intellectuelle, à hauteur de celle de leurs copains voyous du monde des affaires, qui, en plein marasme financier se sont crus investis de l'obligation de se gratifier de bonus pour avoir mis en déroute leurs entreprises.

Très peu de personnes y compris ici en occident mises dans les mêmes conditions de vie rendue difficile par ceux là qui prétendent vous venir en aide, très peu d’humains auraient la retenue, la hauteur d’esprit de résister à la tentation de « sauver » sa peau et celle de ses enfants contre la promesse d’un avenir mirobolant tel que présenté par la propagande.

Ceux à blâmer ne se trouvent pas du côté des pauvres mahorais qui comme tous les peuples ont une jeune nation à construire, n’ont pas eu l’opportunité d’avoir le loisir de questionner leur avenir, leur potentiel, leurs rêves.

Ceux qui à Mayotte fêtent cette entrée dans la république n’ont aucunement conscience de la réalité du pacte avec le diable qu’ils viennent d’enteriner. Pacte qui les prive de leurs terres, leur patrimoine culturel, leur identité, leurs rêves. Ils n'ont pas conscience de ce qu’il va leur être demain mission impossible de compter parmi les leurs d’infirmiers, aide-comptables, professeurs d'école, officiers de police.

Le coupable, celui à blâmer c’est bien entendu cette caste de politiques voyous français qui conscients de la faiblesse passagère de l’autre, use de ruse pour s’approprier à vil prix le riche patrimoine Mahorais.

Le fort d’après l’éducation j’ai reçu devrait conseiller, aider, soutenir le plus faible à s’en sortir. Par cet acte de lâcheté innommable la France aura choisit en plein 21è siècle de voler, violer l’avenir de tout un peuple sans défense, la France aura courageusement choisit d’assumer sans honte son statut de ténor de l’axe du mal, bourreau fier de l’émancipation des peuples noirs.

J’en ai le dégoût absolu.

Shame on you France. Shame on you !!!

mardi 24 mars 2009

DJ Andry, nouvelle recrue de l'axe du mal

Paris, 24 mars 2009

Disons les choses comme elles sont : La France a activement contribué au coup d’Etat qui a porté le disc jockey Andry Rajoelina à la tête de l’Etat malgache. C’est clair pour tous ceux qui scrutent l’actualité, ça mérite d’être dit et redit de façon nette pour pas que les silences, le langage diplomatique ne viennent semer le doute là où les faits parlent d’eux-mêmes.

Ca n'est pas que pure coïncide si le nouvel ambassadeur de France (photo) a débarqué à Madagascar au moment où l'armée putschiste confiait le pouvoir au DJ.

Le précédent ambassadeur Gildas le Lidec, amateur de coups tordus, bien connu de Laurent Gbagbo et des ivoiriens ayant été expulsé de la grande île et son poste resté vacant pendant plus de 10 mois.

La mission de "bons offices" menée par le sous ministre en charge de la coopération n'avait pour unique objectif que de distraire le camp présidentiel malgache, dispenser les ultimes consignes, et procéder aux derniers réglages avant l'assaut final.

Qu’on ait poussé DJ Andry, dont l’inexpérience, l’inculture et l’immaturité sautent aux yeux à prendre la tête d’un si grand pays devrait achever de convaincre de la persistance et l’actualité des plans machiavéliques contre l’Afrique qu’a eu à dénoncer le Pape Benoît XVI.

Pour avoir planifié et rendu possible le renversement des institutions démocratiques à Madagascar, la France confirme la continuité de son positionnement par rapport à l’Afrique, celui de ténor de l’axe du mal : Conglomérat public, privé qui sous le fallacieux prétexte de l’intérêt national contribue au génocide économico-culturel de l’Afrique.

Les faits sont clairs, les mots pour les dénoncer se le devraient aussi.

Laissons aux diplomates le soin d’user d’entourloupes, de demi-mots, de non vérités, de faux-semblants, de précautions oratoires. Ces techniques éprouvées qu’ils s’imposent n'ont qu'une finalité : faire en sorte que subsiste le doute, que le débat se fasse en usant des verbes au conditionnel, et donc, qu’on tourne en rond sans possibilité d’identifier le coupable, la victime alors que les faits parlent d’eux-mêmes.

Que ce soit clair pour vous comme ça l’est pour nous : La France œuvre en Afrique pour le triomphe de la bête, des forces des ténèbres, de l’axe du mal.

Le coup de force à Madagascar n'en est qu'une des illustrations parmi des millions d'autres.

La difficulté à imposer sa nouvelle recrue, à faire endosser par la "communauté internationale" (USA notamment) le fait accompli malgache est bien la preuve que les choses avec l'arrivée de Barack Obama ne se feront plus comme avant.

On a pensé un moment que la nouvelle administration US laisserait la France mener à bien son coup de force à Madagascar en "reconnaissance" de son adhésion récente à l'OTAN. Ça n'est heureusement pas le cas.

Mon pari c'est que le pauvre DJ ne tiendra pas longtemps (6 mois maximum). Il fait montre d'une si grande absence de caractères, de charisme qu'on est tenté de dire Merci à la France pour avoir via ce mauvais casting permis à beaucoup d'avoir une idée de ce dont elle était vraiment capable.

mardi 10 mars 2009

Madagascar : Il a de la chance le petit

Paris, le 10 mars 2009

Je m’intéresse depuis un temps à ce qui se passe dans la grande île, Madagascar.

A force de dérouler la même musique, il arrive qu’on ait plus besoin de faire des efforts pour arriver à reconnaître la signature des faiseurs de rois dans certains évènements qu’on fait endurer aux pauvres citoyens du tiers monde.

Mon attention a été attirée par ce fait nouveau qui consiste pour l’ONU à placer sous sa protection l’opposant malgache, apprenti pyromane, putschiste foireux, habilement présenté à la consommation de masse sous ses initiales TGV.

Ca n’est pas dans les habitudes de l’ONU de réagir aussi promptement. L’ONU a pour réputation en Afrique d’être en accommodement avec les régimes les moins démocratiques.

Que cette machine, véritable gouffre financier, se livre à cette intrusion grossière dans le spectacle politique malgache, c’est qu’un des donneurs d’ordre du conseil de sécurité, qui a pour habitude d’user de duplicité, d’entourloupe a dû le lui demander en sous main. C’est aussi la preuve par 9 que ce petit inculte qui fait montre d’un énorme défaut de substance n’est qu’un pionceau amateur au service d’intérêts qu’on devine aisément pour peu que l’on connaisse l’histoire politique de l’île et la haine contre l’actuel président que nourrissent tous ceux de l’ancien régime qu’il aura contraint à l’exil.

Le sous ministre français de la coopération (un certain Joyandet je crois) s’est rendu il y’a peu à Madagascar sous couvert d’une mission de facilitation. Il est invraisemblable qu’il n’ait pas profité de ce déplacement pour dispenser des consignes à ce jeune sans relief aux allures de jovial dernier de la classe, dont l’incapacité à aligner trois mots censés s’explique par le fait qu’il ait consacré l’essentiel de son âge de raison à animer les soirées d’ados.

Ceux qui via l’ONU instrumentalisent ce garçon ont conscience de l’immense péril qu’il représente pour la grande île, de l’opportunité qu’ils ont à travers lui à voir aboutir leurs ambitions : Disposer de la haute main sur le potentiel malgache, étouffer ce sentiment d’affirmation, de fierté renaissantes ; bref ramener Madagascar à ce qu’il était du temps du tsar... Didier Ratsiraka, très apprécié des politiques français.

lundi 9 mars 2009

TPI ? et puis quoi encore

Paris, 8 mars 2009

Il faut être naïf pour ne pas cerner cette tentation malsaine qu'est celle de certaines puissances de se servir de ce truc qu'est le TPI comme cheval de troie pour instituer un supra tribunal qui disposerait du blanc seing de la communauté internationale pour sévir contre ceux qui usant du droit de suite, à l'autodéfense se seront opposés à leurs sombres desseins.

Il est sain et juste qu'aucun crime ne restât impuni. Ça n'est pas toujours hélas le cas dans la pratique. Le plus fort s'étant toujours offert le luxe et les moyens de s'exonérer de ces audaces, de ses crimes les plus odieux.

On n'imagine pas, y compris dans les rêves les plus fous, ces fonctionnaires en pré-retraite du TPI, pompeusement qualifiés de juges, inculper le 1er ministre chinois pour ce qui est du Tibet, la quasi totalité des ex-premiers ministres israéliens pour ce qui est du massacre à outrance et à répétition des civils libanais et palestiniens par dizaine de milliers au vu et au su de tous.

C'est faire montre d'un déficit de lisibilité géo-stratégique que de penser que cette sacrée foutaise qu'est le TPI a d'autres objectifs que de servir d'espace d'humiliation à ceux des hommes d'État qui se seront retrouvés en contradiction armée avec les visées de certaines puissances prédatrices.

Ayant en aversion l'injustice, je me demande comment ça se fait que Jean-Pierre Bemba, joliment surnommé bébé doc, soit mis aux arrêts pour des crimes perpétrés en RCA, et qu'il soit le seul dans ce cas; que l'ex président Ange Félix Patassé qui aurait fait appel à ses services, ou encore l'actuel président-putschiste François Bozizé, ne soient pas appelés à comparaître eux aussi. Pourquoi Nkunda Laurent (bandit rachitique) devrait-il être inculpé et pas les autres, tous ceux-là (pouvoir et opposition) qui concourent par jeu de massacres à rendre la vie impossible dans l'Est Congolais. Pourquoi aujourd'hui le président du Soudan Omar EL Bashir et pas les autres : rebelles du Sud Soudan et leurs soutiens dont le président Idriss Déby du Tchad.

Cette situation de deux poids deux mesures est inacceptable, et achève de convaincre que cette association de nuisance auto-constituée qu'est le TPI n'a aucunement pour vocation de faire la chasse aux bourreaux, elle a tout d'une farce à tête chercheuse, recevant des ordres des gouvernements qui l'entretiennent, dans le but de gêner, de faire diversion, bref de perdre du temps à tout le monde, détourner l'attention de l'essentiel, amener du monde à consacrer des énergies à réagir sur des choses idiotes.

Les chefs d'Etat africain pour la plupart ont pleinement conscience de la douce dangerosité de cette monstruosité juridique et communicationnelle, ils se devraient de penser à prendre les devants, lui denier la moindre once de reconnaissance, et pourquoi pas, s'en offrir un qui serait basé à Kigali, qui s'auto octroyerait une compétence universelle, délivrerait des mandats d'amener en-veux-tu-en-voilà à l'encontre de tous ceux-là nombreux qui leur rendent la vie infernale depuis la nuit des temps.

dimanche 1 mars 2009

Calixte Beyala, Massacre à la tronçonneuse

Paris, 1er mars 2009

Je vous donne à lire ci-après une critique de la dernière production de Calixte Beyala. Critique parue dans le nouvel observateur N°2312 sous la plume d'un certain Baptiste Touverey.



Pauline a 14 ans. Elle est noire et analphabète. Ce qui ne l'empêche pas de parler de «contingences quotidiennes» ou de « louvoiement pervers ». Bienvenue dans la banlieue vue par Calixthe Beyala, un monde où tout sonne faux (« le Roman de Pauline », Albin Michel, 16 euros). A moins bien sûr que le réalisme ne soit à chercher dans l'indigence de la narration et la vulgarité. Viols, braquages, assassinats, l'auteur déploie l'artillerie lourde pour émouvoir son lecteur. Mais comment être touché par une telle surenchère de clichés ? Rien n'échappe à l'artificialité, ni les personnages caricaturaux ni l'intrigue, à la fois invraisemblable et cousue de fil blanc (un tour de force !). Reconnue coupable de plagiat en 1996 pour son « Petit Prince de Belleville », Calixthe Beyala ne devrait pas être inquiétée cette fois-ci.


A côté de cet assaut d'amabilités qui semble excessif, ma critique de "Black Blazar" a des allures d'éloge.

Les prises de position courageuses de celle qui ne veut plus faire le jeu du système expliquent probablement ce traitement qu'on lui inflige aujourd'hui.

J'ai jamais eu à lire par le passé de romans de Calixte Beyala.

Les critiques littéraires ont pour particularité de savoir vendre aux lecteurs indécis, de ne ressortir que le minimum de ce qu'ils n'ont pas eu à apprécier de ce qu'ils ont eu à subir.

L'auteur de la critique ne fait montre d'aucune indulgence à l'égard de la romancière. Ce qui laisse penser qu'elle n'eût pas été jugée sur le fond mais sur des considérations qui auraient tout à voir avec son activisme.

Ceci suffit à expliquer pourquoi ma première acquisition du mois sera...le Roman de Pauline.

Merci qui ?

dimanche 22 février 2009

Caricature : Y'en a qui ont du culot

Le NY Post a publié cette caricature en page 12 de son édition du mercredi 18 février 2009.

On y voit 2 policiers de profil WASP face à leur victime, un chimpanzé criblé de balles et dont on découvre que l'une des réalisations c'est d'avoir été le signataire du « stimulus plan », plan de sortie de crise adoptée par le sénat US et promulgué par… Barack Obama.

Le plus inquiétant c’est qu’il y’en ait qui tout en ayant conscience du caractère nauséeux de la manœuvre, de l’indécence que véhicule la caricature, fasse comme si..., veuille réduire la nocivité du message à son essence : juste une caricature qui n’aurait rien à voir avec des faits d’actualité. Toute ressemblance avec des personnes existants ou ayant existé n’étant que pure coïncidence.

Le propriétaire du NY Post se nomme Robert Murdoch. Un tycoon des médias. Homme de réseaux et affairiste avisé. Craint et redouté. Propriétaire de la non moins celèbre chaîne d'information au vitriol Fox News.

Que le NYP se livre à se genre de manœuvre à découvert, voilà qui donne à se questionner sur ce que trament et ce dont sont capables ceux là qui endurent le martyr que l’histoire soit contrainte à retenir à jamais que c’est grâce au génie avéré et accepté de Barack Obama que les USA s’en seront sortis de cette menace dépressive héritée des 8 années de Busherie.

Ce fait divers aura en outre permis d’apprécier la grande capacité de mobilisation de la communauté afro-américaine qui, forte des luttes et victoires engrangées démontre qu’elle a su se construire ce truc de fierté/dignité qui sous-tend leur socle culturel et qui fait cruellement défaut à nos pauvres frères dans l’ignorance des antilles françaises totalement lessivés par cette politique d’aliénation culturelle de la métropole qu’ils auront bu jusqu’à plus soif.

La conséquence pour eux est terrifiante : Une exception culturelle, un cas unique de dés-existence, de déshumanisation dont peut en être fière la France et ses hommes politiques.



samedi 21 février 2009

Antilles, déshumanisation réussie

Les théoriciens de l’accommodement tranquille, du laisser le temps au temps, de ce que face au bourreau, il faille faire avec, surtout ne pas tenter de s’opposer frontalement à ses plans ont pour meilleur cas d’école, les Antilles françaises : L’œuvre de destruction, de déshumanisation, de déracialisation la plus aboutie de toute l’humanité, et ce grâce au génie de l’hypocrisie française.

Des amis naïfs ont eu par le passé à présenter le « modèle d’intégration » antillais comme bien meilleur à l’expérience des blacks aux USA faite de luttes et de combats homériques.

C’était quelques mois avant que Barack Obama ne se fasse connaître du grand public.

Victime de la pub bon banania, du rhum, du zouk en images, du succès des athlètes d’outre mer, du RMI généralisé, de la propagande officielle...; quoique n’ayant jamais eu à être confronté au vécu antillais, et parce que connaissant le socle, la profondeur de l’âme de l’être politique Français, c’était peine perdue pour lui de me donner à accepter que la situation de l’homme antillais était bien meilleure à celle du noir Américain. Pour moi y’avait pas photo. Pas besoin de faire de longues études pour le comprendre. C'est intuitif et immédiat.

L’avenir m’aura hélas donné raison.

Les Antilles c’est la punition suprême que le temps réserve à ceux là qui se résignent, qui pensent devoir se contenter du peu, qui - on ne sait par quel chirurgie de l’intellect - arrivent à accorder du crédit aux paroles d'un bourreau fier, assumé et non repenti.

J’ai mal pour les Antilles, pour ce qu’on a fait d’eux : un massacre culturel et identitaire sans précédent dans l’histoire de l’univers. La France et ses colons ont mené une belle entreprise d’extirpation de l’homme antillais de ce suc que chaque être a en lui et qui l’amène quelques soient les circonstances à se reconnaître une place dans la société.

Il faudra au moins 500 ans aux antillais pour qu’il recouvre un début d’identification à l’humanité.

Qu’on ait réussi à leur mettre dans la tête qu’ils devraient être fiers et se contenter de se voir reconnaître le statut de race mitoyenne : race immédiatement inférieure à celle des occidentaux, mais nettement supérieure à celle des noirs d’Afrique, leurs ancêtres; et que ceci ait suffit à faire leur bonheur ? Voilà qui est pour un humain incompréhensible à concevoir, que sur la base de cette aberration suprême une population par centaine de milliers ait eu à construire son socle identitaire.

L’Etat Français peut se vanter d’avoir réussit son coup : atomiser un peuple, le sucer jusqu’à la moelle, lui retirer d’une main (via une mafia d'entrepreneurs habilités) le peu de RMI qu’on lui donne de l’autre, polluer ses terres, contenir sa croissance démographique, annihiler son potentiel d’action, leur offrir en patrimoine un pseudo dialecte (créole) qui concourt à leur dés-intellectualisation.

En 350 ans de présence aux Antilles la France aura formé 3 médecins, 26 infirmiers, 35 enseignants, 9 ingénieurs, 0 (zéro) pilote, 5 000 sportifs, 30 000 assistants postiers, 75 000 agents administratifs (ratp, sncf, préfecture de police, mairie…) 400 000 ouvriers agricoles, 800 000 intérimaires, 900 000 CDI (chômeurs à Durée Indéterminée) ; et créé 9 écoles, 3 lycées, 1 faculté.

Nous Africains ne devrions pas nous désintéresser du malheur de nos « frères » égarés des îles. Il est important que chacun dans son coin se demande ce qu’il faille faire pour rétablir cette passerelle identitaire entre eux et nous, passerelle qui leur permettra de se « retrouver » pour mieux s’affirmer et prendre conscience de cet incroyable viol de conscience que leur inflige leur mère patrie depuis plus de 500 ans.

Que Dieu bénisse leur lutte.


Une chanson pour ne pas en pleurer de suite...

Terra Africa, Ya bon banania

Un peu à l’image du massacre des innocents perpétrés par Israël à Gaza, ceux des humains qui se sont depuis 500 ans attaqués aux hommes, aux richesses du sol et du sous sol d’Afrique, se livrent aujourd’hui à la mère des batailles, priver les Africains de leur point d’ancrage : leurs terres.

L’heure est grave, le risque immense, palpable, conceptualisé.

Il semblerait que pour ces individus mi-homme, mi-démon, l’Afrique ne devrait jamais connaître de répit. Après l’esclavage, la colonisation, les contrats fantaisistes, les coups d’Etat suscités, voici venue l’heure du coup de grâce : déposséder les africains de leurs terres sous le fallacieux prétexte du commerce libre, équitable, du vicieux concept du juste prix.

On annonce et assiste depuis peu à une chasse aux terres fertiles d’Afrique contre de millions de dollars présentés en appâts aux gouvernants corrompus et populations appauvries, qui penseront à s’offrir en priorité des instants de bonheur fût-ce pour un temps au prix du sacrifice de ce dont nous avons hérité de nos aïeux, ce socle patrimonial qui structure notre identité et justifie notre relation à la vie, notre droit à la considération.

On aurait pu penser que conscient des immenses souffrances et peines infligées à ce continent martyr, les petits fils, héritiers jouisseurs du crime de leurs parents allaient pour un instant se regarder dans la glace, faire mea culpa et tempérer leurs folies destructrices de vies. Ça n’est hélas pas le cas.

Le maître mot semble être : les sucer jusqu’à la moelle de génération en génération jusqu’à extinction de l’espèce.

Chaque chose, que Dieu nous entende a une fin. Qui aurait il y’a 5 ans à peine pu prédire qu’un noir - Barack Obama - présiderait aux destinées de la première puissance du monde.

Le « tsunami » de la renaissance prendra naissance dans un très proche avenir sous des formes insoupçonnées, avec une force et une rage enracinées qui remettra à zéro les compteurs, infligera « une de ces leçons » à ceux qui rendus fous par la perte des repères, l’ivresse du sang, se plaisent depuis la nuit des temps à s’en prendre aux naïfs innocents affaiblis d’Afrique.

jeudi 29 janvier 2009

Black bazar ? non, merci

Un livre que je ne pourrai offrir ou avoir à subir d’avoir à endurer sa lecture : la dernière production du très « médiatique » écrivain d’origine africaine Alain Mabanckou.

Mon opinion se construit hélas trop souvent avant. Je ne suis pas de ceux là qui à l’annonce d’un best seller courent l’acheter pour après se rendre compte que ce qu’en disaient les médias était surfait.

On remarquera qu’il arrive très rarement que la presse dise du mal d’une œuvre « commerciale » par définition génératrice de publicité, et donc de leur survie. CQFD.

Ayant choisi de ne pas être des premiers à sauter sur les nouveautés, j’ai pour réflexe lorsque un fait nouveau est annoncé à scruter les médias afin de déceler dans le brouhaha des mots ce dont on ne voudrait pas que nous percevions.

Il semblerait que face à la riche actualité (Obama président des USA), à la nécessité de provoquer ce saut transitionnel dont a besoin notre Afrique martyr, l’auteur de l'opus "black bazar" ait choisi de sortir des sentiers battus, de faire dans l’exceptionnel, de lever le voile sur ce dont il est offert à peu d'esprit de cerner : donner à vivre par l’écrit les dissensions entre ces noirs qu’on a trop souvent dépeints comme de gentils-inoffensifs citoyens.

De ce que je retiens de l’interview qu’il a donné au Nouvel Observateur, il apparaît que le but de cet ouvrage soit de casser cette image angélique de victimes innocentes qu’à force de tintamarre l’imaginaire occidental finirait par associer à l’homme noir.

Alain Mabanckou s’emploierait dans son roman à casser du sucre sur ces préjugés avantageux que l’on se fait du nègre, en prenant un soin subtil à faire passer le message comme quoi, ce qui leur arrive aujourd'hui n'est rien d'autre que la conséquence des actes vils et maladroits du quotidien qu'ils posent.

Je ne connais pas cet écrivain. J’ai eu dans un passé récent à me fournir de ses romans dont un (je fais l'effort de ne pas m'en souvenir) je n'ai pu venir à bout n’étant pas fan du style narratoire banania.

Je trouve terriblement maladroit que face à l’immensité des responsabilités qu’est celle des élites, que ceux des fils du continent qui arrivent à se mettre à l’abri du minimum vital, consacrent l’essentiel de leurs aptitudes à produire du matériel qui profite aux bourreaux.

J’ai du mal à trouver des circonstances atténuantes à ceux de nos intellectuels qui pris dans l’ivresse de l’acceptabilité médiatique pense devoir taper sur leurs semblables pour ne pas perdre leur visibilité de nègre de service.

Black Bazar fait partie de cette classe de romans - dont ceux du négrophage Stephen Smith - qu’on se devrait se promettre de ne les lire qu’après avoir fait le tour de toutes ces belles productions litteraires qui concourent au reveil de la conscience nègre, on ne devrait y faire le détour qu’après s’être rassuré qu’on ne participe pas de cette nuisance culturelle qui voudrait que soit pris au piège qui lirait sur la base de fausses promesses.

Qu’il nous soit aussi permis d’user du principe de précaution et l’appliquer à ces oeuvres qui ne font avancer le necessaire combat pour la dignité de l'homme noir, causes justes et nobles ne devant souffrir de la moindre distraction d'où qu'elle vienne. Question de temps.

mercredi 28 janvier 2009

Comme dans un rêve

Le 20 janvier 2009, Barack Obama a pris fonction officiellement comme 44è président des USA, première puissance mondiale.

Je n’en reviens toujours pas de la survenance de ce « truc de fou ». Toutes choses qui expliquent entre autres que sous le choc émotionnel je n’ai pu recouvrer assez de force pour commenter l’actualité ces derniers temps.

Assurément, une autre ère s’ouvre pour l’humanité. Les temps à venir annoncent de grands chambardements.

Ce fait supra-historisque aura des répercussions fortes et subtiles sur le "vivre ensemble". Il bousculera ces fondations bâties sur de bases malsaines qui auront permis aux plus malins à élaborer des théories d’assujettissement ayant somme toute prévalu pendant plus de deux millénaires.

Cette somme de bonnes choses qui accompagneront l’irruption d’un noir à la tête de la première puissance mondiale jetteront les bases d'un nouveau cycle, de nouvelles structures de pensées, de réflexion, annoncent de nouvelles hiérarchies construites sur de bases saines, claires, acceptées par tous, méritées.

Obama a ce quelque chose d’exceptionnel qui fait qu’en étant de ses contemporains on a du mal à réaliser que des personnages aussi exceptionnels puissent encore faire partie de la race des humains, aveuglés par l’argent, l’absence de sens, le brouillage des repères, l’individualisme accentué.

Il ne fait l’ombre du moindre doute qu’Obama ne pourrait faire moins bien que ce qu’il serait possible à un autre de faire. Le miracle serait qu’il ne fut à hauteur des immenses espoirs placés en lui et de l’immensité de la tâche qui l’attend.

Pour beaucoup avoir vécu Obama serait au minimum comparable à cette attente deux fois millénaire de l’arrivée de l’homme providentiel nommé Jésus Christ.

Quoi demander de plus à Dieu ?

Qui a vu Obama peut enfin s'en aller apaisé et content du privilège qu'aura été le sien.

samedi 10 janvier 2009

Marche contre la boucherie israélienne ? j’y vais



Plus de 1000 morts dont une majorité d’enfants et de familles, affamés, terrorisés puis décimés par la furia israélienne dans des conditions atroces voilà qui est parfaitement injustifiable et m’amène à devoir participer ce samedi 10 janvier 2009 à ce qui sera pour moi une première : battre le bitume parisien pour faire acte de présence, donner à entendre sa voix.

2009 annonce assurément des choses exceptionnelles, des bouleversements importants.

Allez, trêve de discours, le temps presse, faut que j’y aille.

jeudi 8 janvier 2009

Haro au bannissement préventif

Georges BUSH Jr l’histoire le retiendra, aura été un président faible d’esprit. Le genre de ceux qu’on aime avoir avec soi lorsque l’on fait dans la manipulation des destinées, des consciences comme profession.

Les lobbys sont une institution aux USA. Avec Bush au pouvoir grâce à leurs concours, ils en ont eu pour leur investissement, au-delà de ce qu’ils escomptaient.

Confiants de ce que leur temps était arrivé, qu’il fallait en finir avec cette pudeur qui les contraignait à ne pas mettre en œuvre toute l’audace de leur vision du monde, on a vu fleurir des concepts musclés tels : guerre préventive, choc et effroi, dommages collatéraux, licenciements compétitifs, destruction créatrice, axe du bien versus axe du mal, et plus subtilement, la doctrine du bannissement préventif, qui voudrait que très tôt, l’on pût identifier et mettre hors d’état d’exercer des individus ne voulant pas rentrer dans le moule, voulant faire entendre un autre son de cloche que ce que la propagande officielle voudrait que l’on tienne pour vérité première.

Ces concepts audacieux, savamment distillés auraient pu prospérer si n’eût été cette crise financière qui a amené plus d’un à commencer à se poser des questions, à fonctionner comme des humains dotés de raison : comprendre, analyser et douter.

Prenons-le pour vérité, y’a pas d’espace plus étroit plus monolithique, monocolore, que le cercle des grands patrons dans ce système de la libre entreprise, de la concurrence saine et non faussée. Ces gens, hyper puissants et fortunés ont infiniment les moyens de porter nuisance à qui ils veulent. N’en doutez pas. Ca n’est qu’une question de volonté, de courage et de discrétion.

La collusion entre grands patrons, hommes politiques, journalistes, patrons de presse, philosophes, intellectuels paupérisés en quête de reconnaissance cathodique est fort étroite dans les démocraties occidentales, toutes choses qui facilitent, les ascensions fulgurantes, les bannissements synchronisés dans cette sphère d’existence où tous, par tous les canaux tiennent le même discours, partagent les mêmes conceptions, les mêmes sympathies, affections, grâces, amours et désamours.

Cette situation de monopole de la réflexion, des humeurs par une infime minorité n’est nullement saine pour une démocratie. Elle prive 99,99% des citoyens de la possibilité de peser sur son destin, de vivre. Elle fait des citoyens des cobayes, des marionnettes sur lesquels actionner les différents leviers du matraquage psychologique.

Le bannissement préventif est l’une des dernières trouvailles de ces faiseurs d’individus. Pour un mot « malheureux », on s’en sert de prétexte pour théoriser sur ce que ça recouvre, l’appel au meurtre à la haine que ça recèle, pour conclure sur la dangerosité de l'individu, considérer le crime supposé comme effectif et décider de l’infréquentabilité des esprits libres que l’on redoute afin que prédomine la pensée unique.

La liberté d’expression, de pensée, de conscience est l’un de nos biens les plus précieux. Il est indispensable de donner la possibilité à chacun d’exprimer et confronter ses idées.

Suis donc par nature et par raison absolument opposé à ces fatwas prononcés par ces ayatollah de la pensée unique qui peuvent s’abattre du jour au lendemain sur vous pour peu que l’on vous soupçonne d’être d’un avis différent de ce qu’ils vehiculent.

C’en est actuellement le cas d’un des rares vrais comiques français, Dieudonné (que je ne pratique hélas pas encore) et de bien d’autres.

Ceux qui aujourd’hui jouent aux bien-pensants en tapant sur les fils d’opprimés d’hier, sont, ironie grotesque, les mêmes qui – on ne sait trop comment – trouvent des mots pour justifier le dépeçage au canon 35mm d’enfants par centaines.

Aux uns, on reproche, des propos susceptibles de pousser à l’irrespect des vies, de l’autre côté, on prend la défense de ceux qui s’abreuvent du sang des innocents.

A perdre son latin.

Qu’ils aillent au diable ses crypto donneurs de leçon.